Les habitants du quartier Kingabwa grand-monde de la commune de Limete à Kinshasa tentent, à ce jour, tant bien que mal de vider le lieu face à la crue du fleuve Congo qui a complètement inondé leurs habitations depuis plusieurs jours.
Quelques familles trouvées sur le lieu par le reporter de Radio Okapi ont avoué qu'elles n'ont qu'une seule option, quitter le lieu le plus vite que possible pour trouver refuge dans des familles d'accueils.
Mado Muzinga, la soixantaine révolue, raconte :
« Nous attendons un camion pour évacuer nos affaires. Nous n'avons pas d'autre choix, on doit déménager d'ici. Le quartier est devenu inhabitable. L'eau ne fait que montée du jour au lendemain. Cela nous fait courir un grand risque. Nos enfants sont déjà évacués dans des familles d'accueils ».
Si la montée des eaux du fleuve Congo plonge les familles dans la tourmente, cette situation est plutôt une aubaine pour certains jeunes.
Ils ont construit des passerelles avec des morceaux de bois pour créer un passage au-dessus des eaux. Ils font payer quelques centaines de franc congolais le droit de passage sur ces passerelles de fortune. D'autres jeunes, eux, transportent carrément les gens sur leur dos moyennant quelques billets de banque. Ceux qui refusent de mouiller leur pied dans l'eau stagnante paient volontiers ces services.
Ces inondations sont aussi observées dans plusieurs autres quartiers dont Kinsuka-Pêcheurs et carreaux Congo dans la commune de Ngaliema.
Dans un communiqué publié jeudi 28 décembre 2023, le directeur général adjoint de la Régie des voies fluviales (RVF), Divine Mulumba Kapinga, avait tiré la sonnette d'alarme sur la "montée exceptionnelle" des eaux du fleuve Congo et ses affluents.
La RVF demandait aux autorités publiques et à la population de prendre des mesures qui s'imposent afin de se prémunir de ces inondations, qui touchent à la quasi-totalité de la Plaine inondable de Kinshasa.
La même source a précisé qu'au vu de l'évolution exceptionnelle du niveau d'eau du fleuve Congo en date du 28 décembre et à l'allure de la remontée des eaux qui rapproche de celle de 1961, ces inondations menacent les activités économiques et les populations riveraines.