Dakar — Vingt-huit candidats déclarés à l'élection présidentielle du 25 février prochain ont annoncé lundi avoir introduit un recours au Conseil constitutionnel pour réclamer la régularisation de tous les parrains déclarés invalides, a constaté l'APS.
« Nous demandons au Conseil constitutionnel la régularisation de tous les parrains déclarés invalides pour des raisons d'erreurs matérielles, conformément aux dispositions de l'article L.126 alinéa 2 du code électoral, celles de l'arrêté ministériel n°032005 du 25 septembre 2023", a notamment déclaré l'ancienne Première ministre, Aminata Touré.
Elle intervenait après que les 28 candidats regroupés au sein d'un collectif ont déposé auprès du Conseil constitutionnel le recours en question.
Il s'agit de postulants au fauteuil présidentiel dont les dossiers de candidature ont été rejetés et de candidats autorisés à apporter des corrections sur les doublons identifiés parmi leurs parrains par la commission de contrôle des parrainages.
Pour Aminata Touré, l'arrêté sur lequel les candidats recalés se sont appuyés pour introduire le recours "autorise la correction par un mandataire des erreurs matérielles sur toutes rubriques de la fiche de collecte du parrain autre que la date d'expiration de la carte d'identité biométrique, en cas de non-conformité avec la base de données à jour avec le fichier électoral".
Elle estime que les résultats de la vérification des listes par les services des candidats protestataires avaient montré qu"'un nombre important d'électeurs parrains qualifiés de non identifiés au fichier général des élections sont bien des électeurs détenteurs de leurs cartes d'électeurs".
"Des milliers de nos parrains ont été déclarés non identifiés dans le fichier électoral", a regretté Aminata Touré en citant le cas du candidat Mohamed Ben Diop, lequel a participé à tout le processus et "on lui dit à l'arrivée que son nom ne figure pas dans le fichier général alors qu'il a participé aux élections législatives de 2022", a fait remarquer l'ancienne Première ministre.
Elle a pointé le risque que des milliers de Sénégalais soient privés du droit inaliénable de voter à l'élection présidentielle à venir et fait savoir que le collectif des 28 candidats allait prochainement "additionner le nombre d'électeurs qui ne figurent au fichier pour montrer l'impact dans une élection".
"C'est une forme de sabotage", a jugé l'ancienne ministre de la Justice, en déclarant que le processus électoral en cours présage d'une élection non transparente.
Elle n'a pas non plus manqué de proposer l'arrêt du processus de contrôle du parrainage, estimant qu'il ne répondait à aucune rationalité.