Le président de la République a posé un acte historique samedi dernier. Il a procédé à la pose de la première pierre du projet de la construction du Mémorial de Gorée. Cette infrastructure sera, selon lui, le reflet et le témoin vivant de la mémoire collective de la nation, de l'Afrique et de ses diasporas. La gestation a été longue. Elle a duré plus de trois décennies mais elle se conjugue désormais au passé.
Le Projet de la construction du Mémorial de Gorée, porté par toute la communauté internationale dont l'Unesco, l'Organisation de l'unité africaine (Ua), a enfin vu le jour grâce au président de la République du Sénégal, Macky Sall. Il a procédé, samedi dernier, à la pose de la première pierre de cette infrastructure. Un acte historique qui sera gravé dans les plus belles pages de l'histoire du Continent africain. La cérémonie s'est déroulée sur le site du projet, à la corniche Ouest de Dakar, en présence de plusieurs autorités étatiques, diplomatiques, religieuses et coutumières. « En posant, ici, face aux berges de l'Atlantique, ce samedi 06 janvier 2024, la 1ère pierre du Projet du Mémorial de Gorée, j'accomplis, au nom du peuple sénégalais, de l'Afrique et des diasporas, un acte d'exercice mémoriel et de réconciliation des peuples », a déclaré le président de la République, Macky Sall, indiquant que son seul regret serait de ne pas démarrer les travaux du Mémorial de Gorée.
Cette infrastructure, poursuit-il, « a pour vocation d'être un lieu de rappel de notre histoire pour que l'horreur du passé ne se répète plus jamais ». Mieux, renchérit-il, « comme un miroir incassable, il sera le reflet et le témoin vivant de la mémoire collective de la nation, de l'Afrique et de ses diasporas. Plus qu'une structure physique, il sera un livre d'histoire ouvert au monde pour témoigner du passé ». Cette infrastructure, de l'avis du Chef de l'État, racontera l'histoire héroïque d'hommes et de femmes qui, par milliers, ont résisté au prix de leur vie, préférant la mort à l'asservissement. « Il fera le récit horrible de corps entassés au fond des cales, puis jetés dans les profondeurs lugubres de l'Atlantique ». Il dira enfin : Plus jamais ça ». « Ce Mémorial invite à pardonner, mais sans oublier ». À l'en croire, le fait de garder intact le souvenir « des heures sombres » de l'esclavage, oeuvre pour un présent et un avenir de justice et de réconciliation des peuples. Car, pour le Chef de l'État : « l'oubli serait une seconde mort et un second enterrement pour nos millions d'ancêtres victimes de l'esclavage, alors que le suprémacisme, le négationnisme, le racisme et la discrimination raciale restent encore tenaces ».
Témoin du passé, le Mémorial de Gorée sera aussi, selon le président de la République, un foyer ardent de culture et de fraternité humaine ; un carrefour d'échanges et de rencontres, où l'on se rassemble pour se souvenir, créer et célébrer l'entente cordiale entre les peuples.
Le Mémorial de Gorée se dressera sur 35.000 m2, avec sa Tour en acier de 108 mètres de haut et 73 mètres de large, avec une terrasse panoramique de 5200 mètres carrés et 2 ascenseurs panoramiques d'une capacité de 23 personnes chacun. Il comprendra, entre autres commodités : une zone commerciale dédiée à l'artisanat local, un espace d'exposition ; une salle de réception et une autre polyvalente, réservée au cinéma et à des conférences et spectacles, des ateliers mémoriels et un centre d'études sur la traite des êtres humains et une librairie. La maquette du projet a été réalisé.