Afrique de l'Ouest: La presse guinéenne monte au créneau pour défendre sa place

En Guinée, après des semaines de perturbations des ondes radios et le retrait de certaines chaines du bouquet satellite Canal Plus, les syndicats de la presse contre-attaquent en annonçant plusieurs manifestations dans la capitale Conakry. Manifestations que les syndicats espèrent nationales avec l'ensemble de la population qui souhaitent bénéficier d'une information pluraliste.

Après des semaines d'atermoiement entre absence d'explication de la Haute Autorité de la communication, arguments obscurs de menaces sur la sécurité nationale justifiant ces coupures, les médias guinéens avaient lancé un ultimatum aux autorités pour un retour à la normale. L'ultimatum expirant ce dimanche, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SSPG), n'obtenant ni réponse satisfaisante ni levée des sanctions, a décidé de passer la vitesse supérieure.

Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du SSPG, désigne cela comme un plan de riposte pour le 18 janvier : « Ce plan comprend ce que nous avons appelé "déferlement humain sur Conakry" et qui va consister à venir au niveau des grands ronds-points de la capitale et des préfectures environnantes, où les citoyens viendront exprimer leur désapprobation vis-à-vis de tout ce que les autorités font pour remettre en cause leur droit absolu à l'information. »

La Guinée a pris des engagements à l'international, selon le SSPG

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Alors que l'espace de diffusion de l'information se restreint depuis octobre 2023, Volker Turk, le commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, s'en est ému, évoquant « une répression accrue » sur les journalistes guinéens et les médias qui les emploient.

Un constat en dessous de la réalité, selon Sekou Jamall Pendessa : « Nous allons dire qu'ils ne sont pas assez sévères parce que nous, nous savons ce que nous sommes en train de vivre. Nous espérons que les autorités en prendront conscience parce que le commissaire général a rappelé les engagements que la Guinée a pris à l'international en termes de liberté de la presse et des droits de l'homme en général. »

En attendant que les autorités de Conakry reviennent à de meilleures dispositions, le syndicat de la presse attend beaucoup de cet ordre de mobilisation du 18 janvier et espère, au-delà de la profession, un soutien de la population guinéenne.

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