« Cette controverses autour du parrainage est dû au fait que cette règle du jeu ne fait jusqu'ici pas l'objet d'un consensus quant à son application et à son applicabilité. Depuis que le débat a été suscité lors du dialogue en 2018, nous n'avions cessé de dire que l'application du parrainage tel que conçu par le Sénégal était extrêmement difficile. Parce que nous ne disposions pas d'outil fiable et performent susceptible de garantir le contrôle sur une base équitable qui respecte les droits de chacun.
A l'issue du dialogue politique de 2023, nous pensions qu'avec les recommandations qui ont été faites, le Conseil constitutionnel allait tirer les leçons des difficultés de 2019 en essayant de prendre référence sur ce qui a été fait par la Direction générale des élections (Dge) à l'occasion des élections législatives de 2022. Vous vous rappelez, la Dge avait convoqué les représentants des listes de candidats pour un partage du logiciel et pour permettre aux techniciens de ces listes de pouvoir faire des tests et vérifier la fiabilité de l'instrument en cours.
Nous pensons que cela était attendu par beaucoup de citoyens sénégalais, que le Conseil constitutionnel pour une question de transparence allait à son niveau prendre l'initiative d'impliquer, de convoquer les différents informaticiens des candidats déclarés pour partager avec eux le logiciel.
Ce qui permettrait de maitriser le paramétrage, de faire des tests et de se rendre compte que le fichier est fiable ou qu'il y a des améliorations à faire. C'est ainsi que cela m'a emmené d'ailleurs, la veille de la rencontre entre le Conseil constitutionnel et les mandataires des candidats déclarés à publier un post sur Facebook, invitant ledit Conseil à profiter de cette rencontre pour partager son logiciel et permettre ainsi aux techniciens des candidats de s'assurer de la fiabilité. Mais si cela avait été fait, aujourd'hui on ne serait pas dans ces difficultés-là.
Par ailleurs, le Conseil constitutionnel doit nécessairement communiquer pour éclairer l'opinion publique pour ce qu'on appelle communément « Non identifié dans le fichier électoral ». Est-ce que cela est dû à des erreurs matérielles soit sur l'identité du parent ou bien sur le numéro de sa carte d'électeur et ou de sa carte d'identité nationale. Est-ce que ce sont ces erreurs matérielles qui peuvent justifier qu'on considère que l'intéressé n'est pas dans le fichier électoral ou bien ce sont des erreurs matérielles qui fait qu'on peut rencontrer quelqu'un qui détient sa carte d'électeur et qu'on ne pourrait pas retrouver dans le fichier électoral. Raison pour laquelle, le Conseil constitutionnel doit communiquer et apporter des précisions sur ces questions-là. A l'issue de l'élection présidentielle du 25 février 2024, un tel dialogue pourra être initié par le président nouvellement élu. Pour que véritablement nous réglions définitivement cette question. En tout état de cause, quelles que soient les difficultés, le calendrier électoral doit être respecté et les élections présidentielles doivent se tenir à date fixée ».