Un groupe de députés de l'Union des démocrates humanistes, deuxième formation de l'opposition congolaise, a annoncé lundi qu'ils ne reconnaissaient pas le nouveau président issu de leur dernier congrès. Le parti créé par le défunt opposant Guy-Brice Parfait Kolélas est toujours embourbé dans une guerre de leadership.
C'est au siège de l'UDH-Yuki, devant plusieurs dizaines de militants surexcités, que ces députés dissidents, arborant leurs écharpes aux couleurs du parti, ont clairement rejeté les décisions du congrès du 20 décembre dernier.
Ils remettent en cause l'élection à la tête de l'instance politique de Joseph Badabio, successeur du défunt Guy-Brice Parfait Kolélas, fondateur de l'UDH-Yuki.
« Le parti appartient à la base. On ne peut pas aller contre la volonté de la base. On ne peut pas nous imposer un leader. Ce qui s'est passé le 20 décembre [lors du congrès, NDLR], c'est une imposture. C'est un leader qui nous a été imposé, raison de plus pour laquelle nous rejetons ce congrès », a déclaré Aurélien Juste Ntoumi Kolélas, un des dissidents.
À l'instar de tous les dissidents, Aurélien Juste Ntoumi Kolélas réclame la tenue d'un nouveau congrès duquel personne ne sera exclu. « Le chemin que nous proposons, c'est le congrès inclusif. C'est ça le salut pour le parti. Nous restons attachés à ce congrès inclusif. Quand nous parlons du congrès inclusif, ce sont 748 congressistes et 9 candidats (à la présidence du parti) enregistrés par le comité d'organisation du congrès », a-t-il expliqué.
Joseph Badabio était le seul candidat en lice lors du congrès de décembre dernier, les autres candidats n'ayant pas été retenus.
Formation créée en 2016, l'UDH-Yuki s'est rapidement forgée une image de marque. Elle est arrivée deuxième aux présidentielles de 2016 et 2021. Les dissensions constatées risquent de fragiliser encore plus ce parti, à deux ans de la présidentielle prévue en 2026.