Le 1er janvier 2024, l'Éthiopie et les Somalilandais ont signé un accord prévoyant notamment un accès à la mer Rouge aux Éthiopiens. Accord qui a provoqué une vive réaction de la Somalie, car cette dernière ne reconnaît pas l'indépendance du Somaliland, autoproclamée en 1991, et y voit une violation de sa souveraineté. Une semaine après, la tension ne redescend pas. Edna Adan, envoyée spéciale du territoire séparatiste, défend ce texte et vante ses bénéfices pour la Corne de l'Afrique.
La tension reste vive dans la Corne de l'Afrique après l'accord signé le 1er janvier 2024 entre le Somaliland, territoire autoproclamé indépendant en 1991, et l'Éthiopie. Ce texte garantit à Addis-Abeba un accès à la mer et la construction d'une base militaire sur la côte du Somaliland, en échange - affirment les autorités somalilandaises - d'une reconnaissance de ce territoire.
La Somalie a violemment réagi, criant à la violation de la souveraineté et à l'intégrité territoriale du pays. Son président, Hassan Mohamud, était en Érythrée à la recherche de soutiens diplomatiques.
Pendant ce temps, au Somaliland, le ministre de la Défense a démissionné.
La situation est donc instable.
Mogadiscio affirme toujours que l'accord n'a aucune valeur, que le Somaliland lui appartient.
Edna Adan, envoyée spéciale du Somaliland, réfute cette vision des choses. Elle vante les bénéfices de l'accord et promet que les Somalilandais sont prêts à se défendre.
« La Somalie et ses amis ne sont pas d'accord, mais ça ne veut pas dire que c'est la justice »
« C'est un accord d'amitié qui va aider l'économie de la région, qui va nous aider à défendre la Corne de l'Afrique, assure-t-elle au micro de Sébastien Nemeth. Nous avons une côte qui est de 850 kilomètres de longueur qui, si nous ne la défendons pas, va être occupée par les shebabs [un groupe jihadiste somalien, NDLR] et d'autres ».
« Il y a toujours eu l'agression de la Somalie, pendant 33 ans, assure-t-elle. Ce ne serait pas la première fois. Ils l'ont fait tout le temps, ils l'ont toujours fait et ils le feront toujours. Tant que le Somaliland est en vie et que nous respirons et que nous ne sommes pas laissés comme des cadavres qu'ils avaient laissés en 1988, 1989 et 1990 [violences visant la région durant la première guerre civile somalienne, NDLR] ».
Edna Adan conclut : « La Somalie et ses amis ne sont pas d'accord, mais ça ne veut pas dire que c'est la justice. La justice, c'est que le Somaliland est un pays souverain, indépendant, qui prend ses décisions et qui fait ce qui est bien pour la démocratie et ce qui est bien pour le golfe d'Aden. Le peuple du Somaliland va se défendre jusqu'au dernier et la justice et la démocratie internationales vont défendre le Somaliland. »