Une semaine après la signature d'un accord entre l'Éthiopie et le Somaliland, la Somalie, qui ne reconnaît pas l'indépendance des Somalilandais, poursuit sa contre-offensive diplomatique. Après l'Érythrée, le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud est attendu en Égypte. Explications.
Les tensions sont toujours fortes dans la Corne de l'Afrique, une semaine après que l'Éthiopie et le Somaliland ont annoncé la signature d'un protocole d'accord. Il offre un accès à la mer Rouge aux Éthiopiens en échange - affirme le Somaliland - d'une reconnaissance de cette république qui s'est autoproclamée indépendante en 1991. Depuis lors, le statut du Somaliland est une source de conflit avec les autorités de Mogadiscio.
Depuis plusieurs jours, le président fédéral somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, tente de rallier à sa cause les pays de la sous-région.
Il est désormais attendu au Caire. C'est ce qu'a annoncé ce 8 janvier, la présidence somalienne. Une délégation égyptienne l'a rencontré dimanche pour lui faire part de la sollicitude de son homologue, Abdel Fattah al-Sissi.
Ce matin, Hassan Cheikh Mohamoud est revenu d'Asmara, où il a rencontré le président érythréen Issayas Afewerki. D'après le ministère de l'Information érythréen, les deux hommes ont convenu « d'une coopération complémentaire dans la région, tout en s'abstenant de réagir à divers programmes provocateurs ».
L'Égypte et l'Érythrée entretiennent des relations tumultueuses avec l'Éthiopie. La première en raison d'un barrage que construit Addis-Abeba sur le Nil. Et la seconde ne s'est jamais réconciliée avec sa voisine, depuis son indépendance en 1993.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères djiboutien a publié hier un communiqué pour rappeler son « attachement à l'intégrité territoriale » de tous les membres de l'Igad, l'organisation régionale de la Corne de l'Afrique. Djibouti appelle les deux pays à trouver une solution à travers le dialogue.
La veille, les chefs d'états-majors de l'Éthiopie et du Somaliland se sont rencontrés à Addis-Abeba, pour parler « coopération militaire ».