Entre l'Égypte, le Ghana, le Cap-Vert et le Mozambique, qui est le favori, l'outsider, le poil à gratter et le petit Poucet du Groupe B ? Éléments de réponse et analyse avec Eric Mamruth. La CAN 2024 à la loupe », c'est une série vidéo du service des sports de RFI : les 24 nations participantes présentées groupe par groupe.
Égypte
Voilà 14 ans que les Pharaons ne règnent plus en Afrique. En 2010, l'Égypte d'Ahmed Hassan et Mohamed Zidan raflait en Angola le 7e sacre continental de son histoire, le 31 janvier 2010. C'est encore aujourd'hui le record de la compétition. Depuis la génération Mohamed Salah échoue dans sa quête d'une 8e étoile.
Malgré deux finales jouées le 5 février 2017 face au Cameroun et le 6 février 2022 face au Sénégal, mais perdues de manière frustrante. Avec ce constat : pour l'emporter à nouveau, l'Égypte doit afficher un jeu beaucoup plus ambitieux, moins minimaliste, libérer ses attaquants, exploiter davantage l'extraordinaire potentiel de Mo Salah, ne plus se contenter d'être une machine à faire déjouer.
Cette nouvelle vision, le Portugais Rui Vitoria a voulu l'imposer dès sa nomination à la tête des Pharaons en juillet 2022. Et les résultats ont vite suivi, avec 11 victoires sur les 13 derniers matches avec 31 buts marqués au passage. Qu'on se le dise, l'Égypte arrive pour la CAN 2024 en Côte d'Ivoire métamorphosée et le mors aux dents. Elle est de loin le favori de ce groupe B.
Ghana
Qu'elles sont bien pâles les Étoiles noires. Depuis 2015 et leur finale perdue de justesse contre la Côte d'Ivoire, les Blacks Stars ne cessent de perdre de leur éclat. Encore demi-finalistes l'édition suivante, mais ensuite éliminées en 8e de finale en le 8 juillet 2019, battues par la Tunisie, puis au 1er tour, il y a deux ans, avec une humiliante dernière place de groupe.
L'honorable participation au Mondial 2022 n'a rien changé. L'équipe ghanéenne ne mérite plus son surnom de « Brésil de l'Afrique ». Son jeu est terne, poussif. Les victoires deviennent rares et les désillusions nombreuses, à l'image de ce 4 à 0 infligé en octobre par les États-Unis, le 18 octobre dernier, ou ce récent revers face aux Comores, le 21 novembre, en éliminatoires du Mondial 2026.
Le talent est là pourtant, avec les Partey, Kudus et autres Inaki Williams. Autant d'Étoiles prêtes à briller de nouveau si un vrai projet de jeu est mis en place. Le Ghana en plein doute est donc un outsider fragile de ce groupe B.
Cap-Vert
Voici le Poil à gratter du groupe B. Il l'avait été lors de la CAN 2022 en accrochant le Cameroun à domicile puis en résistant valeureusement à 9 contre 11 lors de son 8e de finale face au Sénégal, futur champion d'Afrique, le 25 janvier 2022, à Bafoussam.
Deux ans plus tard, les Requins bleus ont les dents toujours aussi aiguisées. Avec comme chef de meute, l'inusable Ryan Mendes bien épaulé par Garry Rodrigues et Willy Semedo. En le 18 juin dernier, ils ont ainsi croqué le Burkina Faso à Praia (3-1), juste après avoir tenu en échec le Maroc à Rabat en amical, par 0-0, le juin dernier. De sacrées références pour un Cap Vert toujours dangereux qui avait atteint les quarts de finale de la CAN 2013 à sa toute première participation.
Mozambique
Et revoilà les Mambas. Quatorze ans qu'ils n'avaient plus sifflés à la CAN. En Côte d'Ivoire, le Mozambique visera sa toute première victoire en phase finale. En quatre participations, son bilan est en effet famélique : 2 nuls pour 10 défaites avec seulement 4 buts marqués.
L'objectif parait réalisable,car le cru mozambicain 2024 est pétillant, avec un jeu généreux, porté vers l'attaque. Le Bénin et le Rwanda en ont ainsi fait les frais lors des éliminatoires. Forcément inexpérimentée à ce niveau, la bande à l'ancien bordelais Mexer tentera de compenser par son enthousiasme afin, pourquoi pas, d'imiter les Comores, le petit Poucet de la CAN 2022, à l'arrivée huitièmes de finalistes surprise.
Le piment
Le piment du groupe, c'est ce duel 100 % lusophone du 19 janvier. Un Mozambique - Cap-Vert inédit en phase finale de CAN. Les Requins bleus face aux Mambas au Félicia d'Abidjan. Avec 3 points qui vaudront très cher dans la course aux 8e de finale.