Congo-Brazzaville: Droits des enfants - Des chiffres alarmants des violences basées sur le genre

Le rapport d'analyse intitulé « Enfants victimes des violences ayant pour base le genre en République du Congo » que vient de publier la représentation du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) au Congo a recensé 1338 cas de violences basées sur le genre dont 312 dans les commissariats de police et 1026 dans les centres de santé. L'âge moyen des victimes est de 12 ans.

Le taux de violences basées sur le genre à Brazzaville et à Pointe-Noire est de 85%. Les violences sexuelles représentent 90,38 % de violences constatées par les services de police judiciaire, suivies par les violences physiques (5,45 %) et autres (4,17%), souligne le rapport d'analyse de l'Unicef Congo.

On dénombre 248 cas de viols dans les commissariats de police, dont 85 % perpétrés à Brazzaville et Pointe-Noire, et 841 dans les formations sanitaires. « Dans la majorité des cas, les violences ayant pour base le genre sont commises par les membres de l'entourage de la victime : parents, frères, cousins, voisins... Les filles qui représentent 97,1 % des victimes sont plus exposées que les garçons 2,9 % », a expliqué Cinthia Acka Douabele, cheffe éducation, protection et développement des adolescents à l'Unicef Congo lors de la présentation du rapport en présence de Nuptia Mbemba, représentant le ministère en charge de la Promotion de la femme et de Romeo Mbengou, un juriste engagé dans la lutte contre les violences ayant pour base le genre.

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Par ailleurs, moins de 25 % des enfants victimes de ces violences sont pris en charge sur les plans médical, psychologique, juridique et judiciaire. Parmi les cas de viols recensés dans les commissariats de police, seuls 2 % ont été présentés devant les tribunaux contre 21 % des cas ayant été réglés à l'amiable. 77% des cas de viols enregistrés dans les commissariats de police n'ont pas eu de suite.

Il convient de souligner que l'enquête qui fait l'objet du rapport de l'Unicef a été menée dans sept départements, à savoir Brazzaville, Pointe-Noire, Niari (Dolisie), Bouenza (Nkayi), Lékoumou (Sibiti), Sangha (Ouesso, Pokola), Likouala (Impfondo et Bétou).

Recommandations

Le rapport présenté par l'Unicef formule des recommandations pour aider les pouvoirs publics et les autres parties prenantes à renforcer la protection des droits fondamentaux de l'enfant qui est victime, entre autres, des violences ayant pour base le genre.

Il s'agit, entre autres, d'améliorer la prestation des services en matière de prévention et de prise en charge de ces violences ayant pour fondement le genre ; de renforcer le cadre institutionnel de protection des enfants victimes à travers notamment la création de brigades et de parquets des mineurs au Congo ; de renforcer l'application de la loi, notamment en évitant toute impunité pour les personnes qui commettent des infractions de violence à l'encontre des enfants, mais aussi en assurant la prise en charge gratuite, globale et effective des enfants victimes de ces violences.

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