Depuis le 23 décembre, au Mali, plusieurs villages dans le cercle de Ké-Macina, près de Ségou, font l'objet d'attaques récurrentes de la part des chasseurs dozos. D'après les témoignages recueillis, la population peule est particulièrement visée au point que l'association des Amis de la Culture Peule, Tabital Pulaaku, appelle les autorités de la transition malienne à faire cesser ces abus et exactions par des citoyens contre d'autres citoyens.
On dénombre au moins trois attaques en trois semaines dans cette zone de Ké-Macina.
La première, le 23 décembre, selon les témoignages recueillis par la rédaction de RFI Fulfulde a fait au moins sept victimes civiles parmi les villageois de Wouro Yero.
Le 2 janvier, le village de Boura a vu l'arrestation de 24 hommes par des chasseurs dozos. Quelques jours plus tard, 17 cadavres de ces mêmes hommes étaient retrouvés dans la zone.
Enfin, ce week-end, ce sont à nouveau des Dozos qui s'en sont pris au village de Kalala-peul, selon un mode opératoire que nous décrit cet habitant survivant :
« Samedi dernier, le matin, des chasseurs dozos ont attaqué le village alors qu'on était en prière. Ils ont tiré sur les gens, tuant 13 personnes : dix hommes et trois femmes. J'ai beaucoup de proches parmi les victimes : mon oncle qui était le chef du village, un neveu, un cousin, une tante, un fils de la soeur à ma mère et mon petit-fils qui n'avait que sept ans. J'étais dans la mosquée, mais j'ai réussi à m'enfuir, la plupart des hommes ont été tués devant la mosquée ».
L'association Tabital Pulaaku Mali, qui a alerté sur ces attaques répétées notamment contre la communauté peule, a lancé un appel aux autorités de Bamako afin de mettre un terme à ces exactions sur des populations civiles.