Ile Maurice: Des nouveautés et des attentes au programme

À quelques heures de l'entrée des petits comme des plus grands dans une nouvelle année scolaire, de nombreux défis se profilent à l'horizon pour les élèves et les collégiens. Les syndicats nourrissent l'espoir que les problèmes de l'année précédente seront oubliés et qu'une plus grande écoute du ministère sera cette année au rendez-vous.

Le constat majeur de l'année 2023 repose indéniablement dans la pénurie d'enseignants, touchant tous les niveaux. Cette situation est exacerbée depuis que le Post Graduate Certificate in Education (PGCE) est devenu un critère obligatoire dans le processus de recrutement des enseignants. Les représentants syndicaux redoutent que cette insuffisance soit particulièrement ressentie cette année, surtout dans des matières cruciales.

Cependant, retenir les enseignants et les dissuader de s'orienter vers les établissements publics au détriment des structures privées s'avère ardu, selon Arvind Bhojun, président de l'Union of Private Secondary Education Employee (UPSEE). Il souligne que les jeunes talents susceptibles d'apporter une valeur ajoutée au système éducatif optent souvent pour des professions mieux rémunérées. Pour y remédier, il préconise une révision salariale par le Pay Research Bureau, avec une hausse minimale de 40 %, afin de rendre plus attractif et dynamique le domaine de l'éducation

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Il souligne également qu'il y a déjà deux groupes d'enseignants qui ont entamé leurs cours de PGCE de décembre 2022 à aujourd'hui, ce qui devrait contribuer à combler les postes vacants pour cette année. Il anticipe quelques perturbations au cours du premier trimestre avec l'arrivée des nouveaux enseignants, mais est optimiste quant à une résolution progressive, notamment avec l'aide des enseignants plus expérimentés d'ici le deuxième trimestre. Il exprime l'espoir que les enseignants qualifiés dans des matières telles que la musique, les arts du spectacle ou le kreol morisien pourront être recrutés pour apporter leur soutien, renforçant ainsi l'équipe enseignante.

Par ailleurs, en ce qui concerne les cinq collèges privés contraints de fermer leurs portes, le personnel et les collégiens ont déjà été dirigés vers d'autres institutions. Au total, 900 élèves ont été transférés vers des établissements situés non loin de leur domicile. En ce qui concerne le personnel enseignant et non enseignant, soit environ 210 personnes, ils ont été pris en charge par la Mauritius Educational Development Company Ltd (Medco). «Le personnel non enseignant sera déployé aussi bien dans les écoles primaires que dans les collèges d'État. Toutefois, nous veillerons à ce que les conditions de travail demeurent les mêmes que celles convenues lors de leur entrée dans le secteur éducatif.»

Pour ce qui est des élèves, ils ont déjà reçu l'affectation de leur nouveau collège depuis décembre. «Cependant, une préoccupation a été exprimée par les parents dont les enfants attendent les résultats du School Certificate (SC). Ils se demandent où récupérer leurs codes. Ils pourront les obtenir au sein des nouvelles institutions ou contacter la Private Secondary Education Authortiy en cas de problème.» Pour rappel, les cinq institutions concernées sont les deux Mauritius Colleges (filles et garçons) de Curepipe, le Merton College de Pamplemousses, le Lycée de Beau-Bassin et Medco de Cassis.

Au sein de l'UPSEE, l'attente se fait sentir quant aux retombées des premiers résultats des collèges académiques. Ceci marquera une étape cruciale pour les comparaisons et contribuera à une nouvelle phase de la réforme éducative. Les membres de l'UPSEE espèrent vivement des performances positives de la part des collèges académiques.

En référence aux résultats des examens du National Certificate of Education de 2023, les élèves du programme mainstream ont affiché de bons résultats. Cependant, il est souligné qu'il est impératif de soumettre des épreuves similaires aux collégiens suivant le programme de Cambridge, afin de garantir une transition fluide lorsqu'ils concourront au SC. L'objectif est d'éviter la présentation de résultats déroutants et de s'assurer que les évaluations sont effectuées de manière juste et appropriée.

En revanche, une préoccupation majeure est exprimée concernant l'«Extended Programme». Arvind Bhojun qualifie la situation de catastrophique, en particulier en ce qui concerne le pourcentage d'élèves qui abandonnent leurs cours et ne se présentent même pas aux examens. Il est noté que de nombreux élèves ne se sentent pas suffisamment préparés pour ce type de programme. En parallèle, des modifications sont apportées par la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun par rapport à la réforme de 2015, notamment avec l'introduction du Bright Up Programme et de la Technology Education.

D'autre part, notre interlocuteur est d'avis qu'il est grand temps de réexaminer le concept de «Nine-Year Schooling». Bien qu'il félicite la ministre pour cette initiative, il estime que le programme nécessite une révision approfondie. Il souligne les disparités existantes, notamment entre les programmes extended et mainstream, arguant que tous les enfants devraient être intégrés de manière qu'en Grade 10, ils aient une orientation claire. Selon lui, le système éducatif doit être innovant et doté d'une vision à long terme pour le pays sur les dix prochaines années. Il insiste sur l'importance de la communication, suggérant que la ministre devrait inclure les parties prenantes, y compris les membres de l'UPSEE et d'autres syndicats, dans les sessions de travail, au-delà des seuls bureaucrates. Conscient de l'ampleur de la tâche, Arvind Bhojun annonce l'organisation d'une réflexion approfondie sur le système éducatif, envisagée pendant les vacances scolaires du premier trimestre. Il souligne l'intention de fournir des critiques constructives, et même d'inviter le ministère à participer à cette démarche.

De son côté, Yugeshwur Kisto, le président de la Government Secondary School Teachers Union, espère que les recrutements effectués avant la rentrée porteront leurs fruits. Il souligne l'importance de s'assurer que le recrutement a résolu la pénurie d'enseignants, garantissant ainsi une rentrée sans accroc, avec un corps enseignant adéquat pour chaque école. Selon lui, il est essentiel que la transition vers les nouveaux programmes d'études de plusieurs matières se déroule sans heurts, en veillant à ce que les changements de syllabus soient bien assimilés. Dans tous les cas, cette nouvelle année qui débute ce jeudi promet d'être riche en rebondissements, comme chaque année.

«Bright Up Programme» et «Technology Education»: deux nouvelles entités

Cette année, deux nouveautés marqueront l'évolution du système éducatif. Le Bright Up Programme a été introduit dans le but d'apporter du soutien aux élèves confrontés à des difficultés après leur passage par l'Extended Programme. En collaboration avec le Mauritius Institute of Training and Development (MITD), le Mauritius Sports Council et la National Social Inclusion Foundation sous l'égide du ministère de tutelle, ce programme vise à offrir un accompagnement personnalisé et une formation technique aux jeunes, les aidant ainsi à surmonter les défis de la vie. Cette initiative, d'une durée d'un an, précédera la poursuite de leurs études au sein du MITD. Le lancement de ce programme est prévu pour le 28 janvier.

Une autre nouveauté qui s'ajoute au cursus scolaire est la Technology Education. Cette initiative vise à doter les jeunes d'aptitudes pertinentes dans un monde où la technologie prédomine. Son objectif est de les aider à réussir dans un environnement où les compétences numériques revêtent une importance primordiale. Yugeshwur Kisto, président de la GSSTU, souligne que la mise en oeuvre de cette nouvelle filière axée sur la technologie doit se faire dans des conditions optimales pour assurer son succès. Cependant, Arvind Bhojun, président de l'UPSEE, exprime qu'il y a un certain flou quant au nombre d'inscriptions à ce programme, ajoutant : «On ne sait même pas de quoi est fait ce programme.» Les cours débuteront en février.

Pas de vacances pour les enseignants

Le président de l'UPSEE exprime son mécontentement face aux politiques entourant les vacances scolaires du personnel enseignant du secondaire, qualifiant la situation de goutte d'eau de trop. Arvind Bhojun explique que les enseignants ne bénéficient pas de jours de congé pendant les vacances scolaires, ce qui conduit certains gestionnaires à exiger leur présence dans les collèges. Selon lui, contrairement aux autres officiers ministériels, les enseignants ne jouissent pas des mêmes droits. En vertu du PRB, ils n'ont droit qu'à 19 jours de congé tous les 20 ans. Certains managers exigent donc leur présence pendant les vacances scolaires, même lorsque certains enseignants ont déjà planifié des voyages ou des activités pendant ces périodes.

Arvind Bhojun a soulevé cette question auprès de la PSEA, soulignant que les managers demandent déjà aux enseignants d'être présents dans les collèges pendant les vacances scolaires, même avant la rentrée. Il est préoccupé par les menaces d'actions à l'encontre des enseignants qui ne se plient pas à cette exigence, soulignant que cette approche ne devrait pas être utilisée pour menacer la population enseignante.

En outre, il attire l'attention sur le renouvellement annuel des licences des gestionnaires et demande à la PSEA de prendre des mesures appropriées. Il souligne que certains managers n'ont pas les qualifications en leadership, ni le bagage pédagogique nécessaire pour gérer des écoles. Il estime que leur comportement intimidant envers le personnel ne devrait pas être toléré, espérant une réaction appropriée de la part de la PSEA par rapport à ce problème.

SC: les résultats connus le jeudi 18 janvier

La promotion 2023, ayant participé aux épreuves du SC, connaîtra les résultats des examens le 18 janvier. Environ 14 000 candidats ont subi ces épreuves. Il est à noter que cette année, le Cambridge Assessment International Education a annoncé qu'il reviendra à son mode de fonctionnement habituel, tel qu'il l'était avant la pandémie de la Covid-19. Quant aux résultats des examens du Higher School Certificate, ils sont prévus au début de février pour les quelque 8 400 candidats.

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Mauvais temps: appel à des ajustements dans les écoles

Avec l'approche imminente de la période de fortes pluies, l'UPSEE sollicite une solution concrète du ministère de l'Éducation pour faire face aux perturbations causées par les intempéries. Arvind Bhojun souligne l'importance de prévoir la gestion des journées de fortes pluies, entraînant la fermeture des établissements scolaires. Il explique que de nombreux enseignants ont déjà planifié leurs vacances ou des soins médicaux à l'étranger pendant cette période de congé. Il rappelle l'épisode de l'année dernière où la diminution surprise des jours de congé avait créé des désagréments. Il explique que l'UPSEE a sollicité des informations auprès du ministère de l'Éducation sur les mesures envisagées, mais reste dans l'attente d'une réponse. Ils espèrent tous la mise en place rapide d'un protocole pour faire face à ces situations spécifiques liées aux conditions météorologiques.

Calendrier

Primaire:

1eᣴ trimestre : du 11 janvier au 5 avril

2e trimestre : du 22 avril au 19 juillet

3e trimestre : du 19 août au 6 novembre

Les admissions en Grade 1 sont prévues le 10 janvier

Secondaire:

1eᣴ trimestre : du 11 janvier au 5 avril

2e trimestre : du 22 avril au 19 juillet

3e trimestre : du 12 août au 30 octobre

Les admissions en Grades 7 et 10 sont prévues le 10 janvier

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