« Que cache le transfert d'Ibrahim Yacouba dans une prison en zone instable, suscitant des craintes pour sa vie au Niger ? » Cette question est soulevée par plusieurs observateurs et acteurs nigériens qui assimilent cette arrestation de l'ancien ministre Ibrahim Yacouba à Niamey à « un retour anticipé brutalement interrompu ».
L'arrestation spectaculaire, le jeudi 4 janvier 2024, de l'ancien ministre de l'Énergie qui a d'ailleurs secoué l'échiquier politique du pays, a suscité un questionnement et a fait couler beaucoup d'encre à Niamey.
Une source établie au Niger fait savoir que, réfugié à l'étranger, et passé par la Côte d'Ivoire depuis le coup d'État du 26 juillet 2023 qui a renversé Mohamed Bazoum, M. Yacouba avait prévu de rentrer dans son pays d'origine. Il a été interpellé dès son arrivée à l'aéroport de la capitale nigérienne en provenance du Maroc.
Une arrestation aux allures d'acharnement contre les proches de Bazoum, du moment que Ibrahim Yacouba, leader du Mouvement patriotique nigérien (MPN-Kiishin Kassa), un parti politique fondé en 2015, était en mission à l'étranger dans le cadre de sa fonction ministérielle au moment du dernier putsch. Mais son nom figure dans la liste d'une vingtaine de personnalités du régime déchu contre lesquelles le gouvernement a lancé des avis de recherche.
Selon toujours la même source, la volonté de M. Yacouba de rentrer dans son pays n'a pas été freinée par l'accusation de sa supposée participation à un complot préparé contre le régime nigérien depuis à Abuja (Nigéria), un pays où selon ses proches, il n'avait pas mis les pieds. Plus, ajoute notre informateur, cet adjoint au directeur de cabinet à la présidence de la république sous Bazoum n'avait jamais cessé de prôner une résolution pacifique de la crise.
Elle fait croire que le choix d'incarcérer Ibrahim Yacouba dans une prison à Ouallam (nord de Niamey), une zone considérée comme instable, suscite une incompréhension totale parmi beaucoup de Nigériens, dans la mesure où le mis en cause était le seul ministre qui n'appartenait pas au parti du président déchu.
Face à la confusion qui entoure cette arrestation de Yacouba, ses partisans appellent à la transparence et à un traitement équitable de son cas. Ils brandissent l'engagement de leur mentor en faveur d'une résolution pacifique et son choix courageux de retourner dans son pays malgré les risques encourus.
Malgré les multiples sorties qu'a suscité cette interpellation, les autorités nigériennes sont restées de marbre suite à cette arrestation controversée. Ce qui, aux yeux de certains observateurs, laissent planer des interrogations quant aux implications politiques de cette action et à ses répercussions sur la stabilité déjà fragile du pays.