Nigeria: Massacres de Noël - 'La colère des gens ne peut être apaisée qu'en leur rendant justice'

Abuja — "Les victimes de ces crimes veulent voir une action réelle pour rendre justice à leurs proches. La colère du peuple ne peut être apaisée que si les coupables sont traduits devant la justice", affirme Alfred Adewale Martins, Archevêque de Lagos, s'adressant au président nigérian Bola Tinubu pour demander justice pour les victimes des massacres de Noël dans l'État du Plateau

Dans sa déclaration, l'archevêque de Lagos souligne que tout ce que le gouvernement a fait jusqu'à présent, c'est de condamner les meurtres et de faire des promesses qui ne se sont pas concrétisées, ce qui a alimenté la colère et la frustration des Nigérians. "Le cliché commence à ressembler à un disque rayé, et les gens prennent ces promesses avec un grain de sel parce que personne n'a réellement entendu parler de quelqu'un qui aurait été traduit en justice ou condamné pour des crimes aussi odieux. Nous ne pouvons pas permettre que cela continue", déclare l'évêque Martins. Nous voulons savoir qui sont les auteurs de ces crimes et leurs commanditaires. Tant que cela ne sera pas fait, l'impression générale est que les auteurs sont protégés par des forces puissantes à l'intérieur et à l'extérieur des cercles gouvernementaux".

Lors des attaques de la veille de Noël et des jours suivants dans les régions de Bokkos et de Barkin Ladi, des bandes armées ont attaqué une vingtaine de villages, tuant au moins 198 personnes, selon les autorités de l'État du Plateau. Les violences ont également contraint des milliers de personnes, pour la plupart chrétiennes, à fuir. Parmi les victimes, on compte également une trentaine de pasteurs musulmans, selon une conférence de presse de la coalition des groupes pastoraux musulmans de l'État du Plateau, dimanche 7 janvier.

Le 8 janvier, la Christian Association of Nigeria (CAN), une association regroupant les principales dénominations chrétiennes du Nigeria, a organisé une marche de protestation pacifique dans les rues de Jos, la capitale de l'État du Plateau, pour exiger une plus grande sécurité dans la région. Environ 5 000 manifestants ont participé à la marche.

Le président de CAN, Daniel Okoh, a décrit les agressions et la destruction des maisons et des centres de culte comme une attaque contre la paix et l'unité du peuple de l'État du Plateau.

Okoh a assuré que la CAN se tenait aux côtés du peuple et des institutions gouvernementales en ce moment critique.

Le président de la CAN a salué l'intervention rapide du gouverneur de l'État, Caleb Mutfwang, et de l'armée nigériane, les exhortant à renforcer les mesures de sécurité afin d'éviter de nouvelles attaques dans la région.

La police nigériane a annoncé qu'elle avait arrêté 11 personnes accusées d'avoir participé aux attaques.

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