Congo-Kinshasa: La guerre de Troie n'aura pas lieu en RDC

Mais, elle a lieu. La Guerre de Troie est une pièce de théâtre de Jean Pierre Giraudoux, écrivain et diplomate français des années 1935. C'était le moment où l'ombre de la guerre planait sur l'Europe. L'oeuvre en question cherchait à connaître et déchiffrer les motivations fratricides de la future Seconde guerre mondiale et résonnait comme un avertissement.

A la place de l'écrivain Jean Pierre Giraudoux, tout Congolais est en droit de se demander si la guerre aura lieu ou pas entre le second plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie , et le plus petit au coeur du continent. La réponse est d'emblée oui puisque les déclarations, les préparatifs le prouvent. Pour ne pas dire que la guerre existe déjà par ricochet le M23. Cette guerre n'est plus à mettre en doute ; elle est là posée comme une pierre qu'il faut ramasser et jeter sur un oiseau niché sur un arbre.

Pour nous, l'heure est grave. La question n'est plus de se demander si elle aura lieu. Ou d'émettre des hypothèses selon lesquelles à qui va profiter la supériorité de feu comme l'a fait notre collègue Didier Bitaki, conseiller et expert en matière de guerre et armement.

Par contre, notre souci serait de nous pencher, de savoir le pourquoi de cette lutte armée entre deux pays voisins, frères et amis. Puisque, disent encore les as du conflit armé, on sait comment commence une guerre mais jamais comment elle se termine. N'y a-t -il pas vraiment moyen de la stopper puisqu'elle ne fera qu'exacerber les conditions précaires dans lesquelles vivent les citoyens congolais et rwandais.

Tel est notre point de vue et notre compréhension. La lutte armée est un fait politique aux conséquences multiples et désastreuses. Elle tue de plusieurs manières. Les combats font des victimes parmi les civils et les militaires. Les guerres entraînent des migrations massives avec leurs conséquences collatérales : la faim, la soif, les sans-abris, les maladies endémiques etc. La guerre est un phénomène de violence collective organisée. Elle affecte les relations entre les humains et n'a donc aucune positivité juridique ou morale. Elle est la pire ennemie du développement. Oui, c'est encore possible que les présidents Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Paul Kagame puissent se parler et arrêter ce fléau pour le bien de leur population respective.

L'ambition, l'orgueil, le pompage des biceps, la démonstration des forces, le goût du triomphalisme pour un leadership régional sont une moindre chose face à une calamité sciemment entretenue et aux conséquences imprévisibles. Leurs Excellences Messieurs les présidents, arrêtez cette guerre.

Déjà, à l'intérieur dans vos pays respectifs, certaines gens souffrent. D'une malnutrition due à une pauvreté excessive, d'un manque d'infrastructures routières, scolaires ou hospitalières. Par habitions indécentes, à Bukavu chez nous et à Kamembe de l'autre côté de la rivière Ruzizi, les gens meurent chaque jour de la semaine par érosion ou éboulement.

Dans le haut plateau des Fizi, Mwenga et Uvira, les Banyamulenge fuient continuellement les agressions des Maï-maï Yakutumba, Biloze Bishambuke alliés au Red Tabara, appelés affectueusement aujourd'hui des "Wazalendo".

C'est-à-dire, des patriotes. Des combattants zélés acquis pour la cause de la République sous les ordres de leur chef incontestable prêcheur de la haine au Sud-Kivu sieur Justin Bitakwira Bihonahayi. Mais, en réalité, des criminels qui ont pillé des milliers de vaches, incendié des habitations, tué des innocents, kidnappeurs des innocents en exigeant des rançons, violé des femmes et des filles devant leurs pères et leurs maris. Voilà autant de défis qu'il faut relever et auxquels il sied de s'attaquer pour la bonne marche de notre beau et vaste Congo riche et prospère à jamais.

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