Au Kenya, le pasteur Paul Mackenzie et ses 29 co-accusés doivent être inculpés d'ici à 14 jours ou ils seront relâchés sous certaines conditions. C'est la décision prise mardi 9 janvier par les juges du tribunal de Shanzu, à Mombasa. Paul Mackenzie est soupçonné d'avoir tué près de 430 personnes en prêchant un jeûne extrême pour rejoindre Jésus. Le bureau du procureur a demandé un nouveau report du procès, compte tenu de l'ampleur de l'enquête.
La détention provisoire des prévenus « a été un long voyage qu'il convient de terminer », écrit dans son jugement le magistrat principal dans cette affaire, Yusuf Shikanda. Le juge rappelle que les suspects ont déjà passé 117 jours en prison, depuis la dernière demande de report du bureau du procureur général. Il estime donc que le délai pour déterminer les charges retenues contre Paul Mackenzie et ses co-accusés est largement dépassé.
Le bureau du procureur général entendait pourtant demander 180 jours supplémentaires pour permettre aux enquêteurs de poursuivre leur travail. Lors d'une conférence de presse fin novembre, il avait insisté sur la nécessité d'identifier scientifiquement, c'est-à-dire par ADN, toutes les victimes retrouvées dans le charnier. Fin novembre, 131 dépouilles d'enfants avaient pu être identifiés. Leurs liens avec les accusés et les survivants restent encore à déterminer.
Dans son jugement, Yusuf Shikanda rappelle que la détention provisoire de Paul Mackenzie et ses coaccusés qui a débuté en mai 2024, est la plus longue de l'histoire judiciaire du Kenya depuis la Constitution de 2010. Il convoque une audience le 23 janvier.