Au Cameroun, la dernière augmentation des prix de l'essence a moins d'un an. Une nouvelle hausse de 20% est prévue prochainement selon le président Paul Biya.
Au Cameroun, c'est le président Paul Biya lui-même qui a annoncé cette augmentation du prix de l'essence de 20 % lors de son discours du 31 décembre.
Paul Biya a évoqué les contraintes budgétaires qui obligeraient l'Etat à baisser la subvention d'un peu plus d'un milliard et demi de dollars qui pèserait significativement sur le trésor public.
Station motos au carrefour Mimboman à Yaoundé, la température avoisine les 36°. Dieudonné Djomou, somnole sur sa moto, les clients sont rares. Approché, le conducteur de taxi-moto de 57 ans, exprime son inquiétude après les propos du président Paul Biya le 31 décembre dernier. "Ce n'est pas facile de nourrir les enfants, ceux qui ont le baccalauréat, le BTS, sont à la maison et on ne sait pas comment faire alors que lui (Paul Biya) parle d'augmentation du carburant", s'insurge Dieudonné.
Sentiment d'abandon de l'Etat
Face à la complexité du secteur pétrolier et surtout à cause du poids de la subvention étatique sur ces produits, sans compter avec les exigences du FMI qui réclame depuis des années une levée des subventions sur les prix du carburant, les Camerounais se sentent acculés.
Rodrigue Koungang, commerçant, estime que "quand ils augmentent le carburant, cela a un impact partout mais pas pour eux. Nous sommes gouvernés par des démons, ils n'ont aucun sentiment. C'est pour leur bien-être qu'ils le font."
Toutefois le président Paul Biya a rassuré que les mesures d'accompagnement seront prises afin que les Camerounais ne ressentent pas le poids de cette décision.
Les Camerounais espèrent des mesures de soutien
Selon le chef de l'Etat camerounais, "l'année dernière, le gouvernement a été amené à procéder à un léger relèvement du prix du carburants à la pompe. Grâce à cette mesure, la subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1000 milliards de francs CFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de francs CFA en 2023. Cependant, cette subvention continue de peser significativement sur le trésor public. Nous n'aurons très certainement pas d'autre choix, que de la réduire de nouveau. Nous veillerons néanmoins à ce que les ajustements nécessaires n'impactent pas substantiellement le pouvoir d'achat des ménages."
Après ce discours, les Camerounais attendent les clarifications et les mesures d'atténuation telles que mentionné par Paul Biya, pour alléger les impacts potentiels sur les ménages et l'économie du pays.