Sénégal: Autoroute à péage - « Plus de 12000 pannes de véhicules et 1000 accidents par an' (responsable)

Dakar — L'autoroute à péage Dakar-Diamniadio dit Autoroute de l'avenir enregistre "plus de 12 mille pannes" de véhicules et "plus de 1000 accidents" par an, a révélé Pathé Ndoye, le secrétaire général d'Eiffage Concessions, concessionnaire de ladite autoroute, préconisant des solutions pour remédier à cette situation.

« Je peux vous dire que sur l'Autoroute de l'avenir, nous enregistrons plus de 12 mille pannes par an et plus de mille accidents par année", a-t-il déclaré, notant que ce sont des ratios "extrêmement élevés par rapport à ce qui est relevé dans les pays développés".

M. Mbodj s'exprimait lors d'un panel sur la circulation, organisé à Dakar à l'occasion de l'atelier bilan des dix ans du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS).

La mise en service du Train express régional (TER), l'extension de la voie de dégagement nord (VDN), la réalisation de nouveaux échangeurs et autoponts n'ont pas permis de résoudre le problème des embouteillages, fait-il observer.

« Cette situation s'explique, selon lui, par une explosion démographique à l'intérieur de la capitale Dakar mais aussi une forte croissance des véhicules particuliers ou individuels avec un taux variant entre 8 et 10% par année ».

Pathé Ndoye soutient qu'il existe plusieurs leviers sur lesquels les autorités pourraient agir pour améliorer la situation.

Il déclare que le premier levier est "l'incitation au télétravail dans les entreprises". "Pendant la douloureuse période de la pandémie de Covid-19, les pays qui ont initié ces mesures de restriction de circulation ont relevé une baisse des volumes de déplacements de l'ordre de 70% et une baisse des distances ordinaires variant entre 35 et 40%", a-t-il révélé. Pour lui, cette période a prouvé que "la présence physique n'est pas obligatoire pour atteindre les objectifs".

Décaler les horaires de travail

La deuxième mesure, selon lui, pourrait être "le décalage des horaires de travail dans l'administration et une incitation de ces mesures auprès des entreprises privées".

Il estime que « cette situation permettrait d'étaler les demandes de transport sur une plus large période », préconisant aussi le « développement et l'encadrement du covoiturage ».

Il estime que « ce système a permis à certains pays qui le pratiquent de diviser par trois la demande de trafic pendant les heures de pointe ».

« Au Sénégal, nous avons malheureusement un taux d'occupation des véhicules particuliers individuel très faible. La valeur tourne autour de 1,2 alors que dans les pays développés ce taux dépasse les 2 points », a révélé M. Ndoye.

« Le matin, dans les véhicules particuliers individuels, il y a généralement une personne, voire deux au maximum. Ce qui ne témoigne pas d'une efficacité et une efficience de notre système de transport », a-t-il déploré.

Le covoiturage pour diviser la demande par trois

Sa conviction est que « la mesure de développement du covoiturage permettra de diviser par trois la demande de transport pendant ces périodes ». Il contribuera également, selon lui, à « améliorer l'efficience économique de nos systèmes de transport ».

Par exemple, le covoiturage sur l'axe Dakar-Thiès, d'une distance de 70 km et qui revient généralement à dix mille francs CFA, pourrait permettre à l'automobiliste, avec trois passagers, de faire des économies de 75% sur les coûts globaux des déplacements, a-t-il relevé.

Le secrétaire général d'Eiffage Concessions suggère également des mesures structurelles pour régler le problème de manière plus définitive, en misant notamment sur le transport de masse, à l'image du Bus rapid transit (BRT). "Les autobus, les rames de TER ont une capacité de 80 voire 90 passagers. Cumulés, ils parviennent à transporter plus de 15000 [passagers] par heure", a-t-il expliqué.

Il suggère également « le développement de pôles mixtes regroupant des secteurs d'activités économiques, commerciales, sociales, éducatives ».

Il s'agit, selon lui, de permettre aux travailleurs de « loger dans ces pôles et d'aller tranquillement le matin au travail, sans faire recours à un moyen de transport ».

Mauvaise répartition des activités économiques

Il considère qu' »il y a une mauvaise répartition spatiale des activités économiques dans des zones de résidence, créant ainsi des besoins de déplacement entre le centre-ville et la banlieue ».

Selon lui, « la prise en charge du dernier kilomètre des axes routiers pourrait être une solution ». « Nous avons constaté que les bouchons commencent à se former généralement à l'extrémité des points de destination », a-t-il expliqué.

Pathé Ndoye conseille « d'aménager des parkings de grande capacité pour permettre aux titulaires des véhicules de pouvoir stationner et aux passagers de prendre d'autres moyens de transport plus efficaces dans le centre-ville ».

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