Les délestages sont fréquents dans la capitale malienne et dans des localités de l'intérieur du pays. La mauvaise gestion et des détournements de fonds à l'intérieur de la compagnie d'Énergie du Mali (EDM), société d'État, expliquent en partie pourquoi elle ne peut faire face à la demande. Une dizaine d'anciens cadres et d'autres en fonction sont notamment accusés de « faux et usage de faux ».
C'est le pôle national économique et financier de Bamako qui instruit le dossier. Parmi la dizaine de cadres et d'anciens fonctionnaires interpellés, le Directeur général sortant de la société d'énergie du Mali (EDM). Les auditions se poursuivront ce jeudi. La justice qualifie les faits de « faux, usage de faux » et « atteinte aux biens publics ».
Certains cadres de la société auraient mis en place « un véritable réseau mafieux ». Par exemple, alors que les groupes électrogènes doivent fonctionner avec du fioul (moins coûteux), des responsables de la compagnie auraient mis du gasoil, qui coûte plus cher, dans les moteurs.
En 2022, les factures non justifiées dites « supplémentaires » de la société s'élevaient 18 milliards de francs CFA.EDM croule sous le poids de la dette, qui est aujourd'hui d'environ 600 milliards de francs CFA. L'État n'a pour le moment quasiment plus les moyens de payer les fournisseurs. Face au mécontentement des populations plongées dans le noir, « le dossier de la société d'énergie du Mali » surnommé « société d'énergie du Mal » est désormais géré au sommet de l'État.