Ile Maurice: Le groupe SAPMER séduit par l'offre d'achat de Cana Tera SCA

Cette offre intervient après qu'un projet visant d'une part, la vente des actions du groupe SAPMER, connu pour son intérêt pour la pêche au thon dans les eaux mauriciennes, et d'autre part, celle des titres de créance émis via la Stock Exchange of Mauritius par la société IOST, filiale à 100 % de SAPMER Investissement n'a pas donné les résultats escomptés.

Fin d'histoire heureuse pour le groupe SAPMER Investissement, engagé dans la pêche au thon et sa filiale IOST, qui opère dans le global business mauricien et qui a eu recours à la Bourse de Maurice pour l'émission de sept catégories de titres de créance libellés en dollars américains, euros et roupies mauriciennes. Après avoir quitté le secteur mauricien de la pêche au thon avec la vente de ses trois thoniers battant pavillon mauricien, en 2023, il fallait trouver un repreneur pour les titres de créance cotés à la Bourse de Maurice.

C'est une histoire qui se termine sur une note on ne peut plus positive car c'est bien l'offre d'un des membres de la grande famille à laquelle appartient IOST Ltd qui a obtenu l'aval du conseil d'administration du groupe SAPMER. Il s'agit de Cana Tera SCA, compagnie holding d'IOST, dont les activités s'inscrivent dans le cadre d'un fonds de placement qui détient également d'autres entités engagées dans les services financiers. La balle est désormais dans le camp des détenteurs des titres de créances d'IOST Ltd sur le marché financier par le biais de la Bourse de Maurice de donner leur avis sur la transaction. Une réunion dans ce sens a lieu le mardi 9 janvier.

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IOST Ltd étant une filiale appartenant à 100 % à SAPMER Investissement, avec cette reprise par Cana Tera SCA, la page de l'histoire du groupe SAPMER à Maurice est définitivement tournée. C'est en novembre de l'année dernière que les difficultés du groupe se sont affichées dans le domaine public. Dans un article en date du 23 novembre 2023, l'express en donnait les raisons. Il s'agissait principalement de «la baisse significative des quotas (-60 % en trois ans) ainsi que l'inflation des contraintes réglementaires mauriciennes qui pèsent lourdement sur la rentabilité de cette activité».

Résultat : le groupe SAPMER abandonne la partie et annonce qu'il cède ses trois navires de pêche à un armateur sud-américain. «Selon la direction de la société, ajoute l'article, le contexte local est devenu particulièrement instable avec pour résultat que les quotas attribués à ses trois thoniers par les autorités mauriciennes ont chuté drastiquement, pesant ainsi lourdement sur la rentabilité de ses activités. Les quotas mauriciens ont été réduits de plus de 60 %, passant de 10 500 tonnes en 2021 à seulement 4 300 tonnes en 2023. De plus, SAPMER s'est vu imposer une multitude de contraintes réglementaires inédites, comme la taxe sur le poisson non débarqué ou vendu à Maurice ou encore l'obligation de vente à la conserverie mauricienne. Ces contraintes locales ont impacté négativement la viabilité de l'activité. »

C'est une évidence que depuis novembre dernier, la direction du groupe a tout fait pour notamment «assurer» selon les mots mêmes d'Adrien de Chomereau, le PDG de SAPMER, «la pérennité de SAPMER et de ses emplois». Pour lui, cette pérennité «passe par un environnement réglementaire stable, une flotte resserrée, manoeuvrable et performante. Ces trois navires, dans un contexte mauricien devenu particulièrement instable, faisaient peser une menace sur la pérennité de SAPMER, c'est pourquoi nous avons pris cette décision difficile».

En effet, une annonce publiée sur le site de la SEM le 29 décembre fait part du dénouement à la suite de la mésaventure du groupe SAPMER dans les eaux mauriciennes. Le document engageant la responsabilité du conseil d'administration d'IOST Ltd, fait état depuis le début de 2023 d'un projet de vente des actions du groupe SAPMER et du refinancement des titres de créance émis par cette société. Ce projet n'aura pas abouti. Cependant, la direction du groupe SAPMER a été mise en présence de deux offres. Finalement, c'est la deuxième qui a été acceptée.

Réunion du 9 janvier. Plus de 75 % des détenteurs de titres de créance d'IOST approuvent la transaction

Un communiqué posté sur le site de la SEM 24 heures après la réunion du 9 janvier indique que plus de 75 % des détenteurs des titres de créance d'IOST sont sur la même longueur d'onde que le conseil d'administration du groupe SAPMER. Pas étonnant d'ailleurs que la question figure en tête de liste des trois résolutions que les détenteurs de titres de créance devaient approuver mardi. Le paiement sera donc effectué en totalité avec un moratoire de trois ans à des intérêts préconisés de 3 % par an.

À l'échéance de ces trois ans, si le remboursement de ces titres de créance allait jusqu'à cinq ans, un taux d'intérêt annuel de 6 % est préconisé. Autre garantie offerte aux détenteurs de ces titres de créance : la possibilité d'obtenir des parts de l'actionnariat du groupe SAPMER. Parmi les deux autres résolutions figure celle qui autorise ENSsafrica (Mauritius) en tant que représentant des détenteurs des titres de créance d'IOST à signer tout document visant à donner suite aux dispositions associées aux résolutions prises à la réunion du 9 janvier.

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