Congo-Kinshasa: Considéré comme l'âme de l'animation dans la Rumba , Clan Zaiko - Nono Atalaku a tiré sa révérence Paris !

L'animateur Noko Monzuluku, précurseur du phénomène "Atalaku"

Décès, ce mercredi 10 janvier 2023 à Paris en France de l'Empereur Nono Atalaku, précurseur de l'animation musicale en République démocratique du Congo où il a évolué dans le groupe Zaiko Langa Langa, a-t-on appris des sources sûres basées en Europe.

«Nous avons le regret de vous annoncer la disparition ce mercredi en France de l'artiste musicien Nono Atalaku, qui est le pionnier des ade l'animation, dans l'histoire de la Rumba congolaise. Nos condoléances à la grande famille musicale, à sa famille biologique ainsi qu'aux mélomanes, aux amis et connaissances de l'illustre disparu», confirme un communiqué de l'Asbl Artiste en Danger.

Et d'ajouter : « En collaboration avec Asbl Artistes en danger, la maison JPN production lance le projet d'une chanson hommage à Nono Monzuluku qui ne sera interprétée que par les Animateurs (Atalaku). Nous demandons aux animateurs qui sont intéressés d'entrer en contact avec Tsaka Kongo. Tandis que ceux qui sont en Europe de contacter le doyen Djuna Mumbafu pour une bonne organisation ».

De quoi l'empereur Nono ?

Selon un proche de la famille biologique, Nono Monzuluku avait connu un sérieux problème de santé l'année dernière. « L'artiste souffrait de l'hypertension artérielle. Mais il s'est rétabli et avait repris même la scène à Paris où il avait élu domicile depuis 2002. Cette fois-ci, nous avons appris que le vieux a été victime d'une d'AVC. Son état de santé s'est vite détérioré jusqu'à lui conduite à la mort», témoigne-t-il.

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Et de poursuivre : « Notre dernière conversation avec le vieux Nono Atalaku remonte au mois de décembre dernier. On avait parlé de la promotion à Kinshasa de son nouveau disque intitulé "Misisa" dans lequel il a fait un remix de ses anciens cris d'animation chantés dans Zaiko, notamment Zékete Zekete", deuxième épisode. "qui est déjà disponible sur You tube »

A Kinshasa, renseigne-t-on, le deuil se tient dans la parcelle familiale située sur l'avenue Budjala, N°54 dans le quartier Kilimali, à Kintambo, sa commune natale. Et cela entendant que la mise en place d'une organisation pour assurer le rapatriement du corps et funérailles de l'artiste.

Phénomène "atalaku" : Apport de Nono Monzuluku dans la musique

De son vrai nom MONZULUKU MOMBELE Honoré, l'Empereur Nono Atalaku était considéré jusque-là comme le pionnier de l'animation, le créateur du feeling dans la rythmique seben.

Très créatif, il a apporté un plus dans la musique congolaise à travers l'animation notamment le phénomène atalaku qui a traversé les frontières et a inspiré d'autres pays africains.

C'est en 1982 que Monzuluku atterrit dans l'orchestre Zaiko Langa Langa, en provenance du groupe folklorique Bana Odéon de la commune de Kintambo. Ensemble avec son collègue Bébé Atalaku, il exécute un cri d'animation : «Atalaku ! tala...Atalaku mama ! Zekete...Zebola kazebola...danse» qui emballe tout le monde lors d'un spectacle à l'esplanade de l'Office Zaïrois de Radio Télévision, (RTNC). Atalaku est un mot en Kikongo, langue parlée en RDC, qui signifie: «regarde ici» en français

Avec son instrument de prédilection appelé "Kitshaka tshaka" en lingala (en français : maracas), Nono a marqué de son empreinte cette esthétique musicale et a réussi à introduire le "Kitshaka tshaka" dans la musique congolaise. Avec cet instrument, petit mais qui donne le sens à un rythme, l'artiste est devenu pratiquement incontournable et une icône par son style d'animation chantée dans la rumba.

Grâce à lui que le phénomène "Atalaku" est né et devenu une marque déposée, une fierté congolaise dans le continent. Aujourd'hui, la musique congolaise des deux rives ne se conçoit plus sans un atalaku ou animateur. Et les variantes vont jusqu'en Côte d'Ivoire, Mali, Congo Brazzaville, Angola voir partout en Afrique.

Aujourd'hui, le sobriquet est attribué aux animateurs de tous les orchestres congolais qui assurent l'ambiance dans la partie dansante de la Rumba après le chant en chorale ou en solo.

Toujours avec son "Kitshaka tshaka" en mains qui faisait son identité sur scène ou au studio, Nono Monzuluku a évolué dans l'orchestre Zaïko Langa Langa pendant 26 ans avant de quitter au cours d'une tournée européenne avec Nyoka Longo, en 2002.

Il a égayé les mélomanes avec beaucoup de cris à succès. « L'artiste ne meurt jamais », dit-on ! L'Empereur Nono Atalaku restera dans éternel à travers ses oeuvres qui constituent une source d'inspiration pour la pérennisation de la Rumba congolaise. Bravo l'artiste !

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