Afrique: Podor - La pêche continentale dépourvue du soutien des ONG

Podor — La pêche continentale ne bénéficie pas d'un soutien des ONG présentes dans le département de Podor (nord), déplore le chef du service départemental des pêches, Serge Emile Ntab, estimant que le secteur peut "fortement contribuer à l'atteinte de la souveraineté alimentaire".

M. Ntab a déploré le manque d'intérêt" de ces partenaires au développement présents dans ce département septentrionale qui compte plusieurs cours d'eau permanents dont le fleuve Sénégal, le Doué, le Gayo, le Ngallenka, entre autres.

"La quasi-totalité des ONG interviennent dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage ou dans des secteurs autres que la pêche", s'est-il désolé.

"L'Etat, à lui tout seul, ne peut pas tout faire", estime Serge Emile Ntab, invitant les partenaires à "élargir leurs axes d'intervention à un secteur aux riches potentialités qui peuvent contribuer à la sécurité alimentaire".

Il ajoute que le secteur "est aussi confronté à d'autres difficultés" dans le département de Podor. Par exemple, le niveau d'organisation des acteurs reste beaucoup à faire. "Seuls les arrondissements de Thillé Boubacar et Gamadji Saré et la commune de Podor disposent de conseils locaux de Pêche (CLP) », relève-t-il.

Les arrondissements de Cas-Cas et Saldé en sont encore dépourvus.

"Nous n'avons pas pu effectuer les tournées de sensibilisation faute de logistique. Je remercie vivement mon collègue chef du service départemental de l'élevage qui parfois met son véhicule à notre disposition pour nous permettre d'effectuer des visites de travail", déclare Serge Emile Ntab.

Parc piroguier presque inexistant

Le service départemental de la pêche, logé dans les locaux du service départemental de l'élevage, ne dispose ni de véhicule, ni de vedette encore moins de moto.

"Dans les quelques localités où il existe des CLP, nous avons recensé près d'une cinquantaine de villages de pêcheurs le long des cours d'eau", a relevé le chef du service départemental de la pêche. Il indique que le "parc piroguier [est] presque inexistant. »

»Nous espérons que l'extension du projet de renouvellement des pirogues en fibre de verre va s'étendre à ce type de pêche", ajoute-t-il.

Il est également rare de trouver un pêcheur détenteur de la carte de pêche, ou encore d'un gilet de sauvetage, a déploré M. Ntab, relevant "que le stock est à zéro dans son service".

"Les filets qu'utilisent les pêcheurs, avec un maillage de 25 et 20, sont pour la plupart des cas non conformes selon le Code de la pêche (.. )', a-t-il précisé.

Il s'est félicité de la constitution de "réserves" à travers le repos biologique dans les CLP existants. Ce repos biologique est observé d'octobre à juillet, notamment à Woha Thiammalé sur le Gayo et de Mboyo à Alwar. Il en est de même à Gamadji Saré sur le Doué et à Maalaw, près de Guédé Chantier, sur le Doué.

"En 2024, nous allons officialiser trois nouvelles réserves dans le CLP de Thillé Boubacar où se trouve le seul agent à ma disposition, en service dans la commune de Fanaye", a fait savoir M. Ntab.

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