Ouganda: Le pays va détruire pour 6,7 millions d'euros de vaccins anti-Covid périmés

Des millions de doses de vaccins anti-Covid gaspillées en Ouganda. Les autorités du pays sont contraintes à jeter plus de 5 millions de doses périmées. Le coût de ce gâchis est estimé à 6,7 millions d'euros, selon un rapport présenté mercredi 10 janvier au Parlement ougandais. Une situation loin d'être unique et qui illustre les difficultés de certains pays à faire face au sur-stockage de vaccins.

Sur 12 millions de doses de vaccins anti-Covid en stock en Ouganda, plus de la moitié est périmée.

Ces vaccins avaient été achetés par Kampala grâce à une aide de la Banque mondiale pour freiner la pandémie de Covid-19, qui avait fait son apparition en mars 2020.

Mais ces doses sont arrivées tardivement, la plupart étaient alors quasiment périmées, explique Dr Henry Kyobe Bosa, chargé de la réponse au Covid au sein du ministère de la Santé : « Certains de ces vaccins avaient un délai de péremption très court. Cela explique en partie pourquoi ils sont périmés aujourd'hui. »

L'autre raison de jeter ces millions de doses : la demande de vaccins anti-Covid s'effondre. Et le coût pour détruire ces vaccins périmés pourrait s'élever jusqu'à 8 dollars le kilo, selon l'Organisation mondiale de la santé.

« La pandémie a reculé, la perception du risque a baissé. Ce qui se passe ici fait écho à ce qui se passe à l'échelle mondiale : des pays font face à un trop-plein de vaccins et n'arrivent pas à convaincre leurs populations à se faire vacciner. »

En Ouganda, comme ailleurs en Afrique, le scepticisme face au vaccin anti-Covid a mis à mal les campagnes de vaccination.

Sur un objectif de 32 millions de personnes vaccinées, l'État a réussi à en vacciner seulement 26 millions. Les autorités sanitaires rappellent que la destruction de vaccins contre le Covid-19 ne signifie pas pour autant la fin de la pandémie.

Kampala doit encore recevoir de doses supplémentaires pour cibler les personnes vulnérables. Et pour éviter d'autres gaspillages, l'Ouganda mise sur un meilleur partage des doses avec des pays qui en ont besoin.

Le Dr Henry Kyobe Bosa n'exclut pas la destruction d'autres doses dans les mois à venir.

Au 31 décembre, près de dix millions de doses étaient périmées. Au cours des prochains mois, environ 700 000 doses de vaccins supplémentaires arriveront à leur date de péremption. Certes, la destruction de ces vaccins va entraîner un coût et ce n'est pas une bonne chose. Il ne faut pas oublier que l'Afrique a reçu les vaccins anti-Covid plus tard que d'autres pays. Et par conséquent, certains de ces vaccins avaient un délai de péremption très court. Cela explique en partie pourquoi la plupart de ces vaccins sont périmés aujourd'hui. L'Ouganda n'est pas le seul pays concerné. Rappelons, que l'Europe a jeté plus de 80 millions de doses périmés. Le monde s'est empressé de protéger sa population en achetant des vaccins, au même moment que la transmission de la pandémie s'est affaiblie. Ce ralentissement s'est accompagné d'une baisse du nombre de personnes cherchant à se faire vacciner.

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