Rien ne va plus entre Gitega et Kigali... Le Burundi a annoncé jeudi 11 janvier en milieu d'après-midi de fermer toutes ses frontières terrestres avec le Rwanda depuis ce jour à la mi-journée, a annoncé le ministre burundais de l'Intérieur, à cause du « mauvais voisinage de Paul Kagame », qui héberge selon lui tous les ennemis du pays. Une décision prise quelques jours après que le président burundais Évariste Ndayishimiye a accusé le Rwanda voisin d'héberger, de financer et d'armer les rebelles burundais du RED-Tabara, responsable d'une attaque qui avait fait une vingtaine de victimes civils à Gatumba, à la frontière commune avec la RDC.
Les premières rumeurs sur la fermeture des postes-frontière entre le Burundi et le Rwanda avaient commencé à circuler dans les groupes WhatsApp des Burundais à la mi-journée, avec notamment des témoignages de voyageurs bloqués à la frontière commune.
La confirmation de cette information n'a pas tardé. Le puissant ministre burundais de l'Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé deux heures plus tard depuis la province de Kayanza, frontalière du Rwanda, que le Burundi a décidé de fermer ses frontières avec son voisin du nord « après avoir constaté que Paul Kagame est un mauvais voisin ». Il accuse le président rwandais d'héberger les ennemis du Burundi, et assure qu'il ne reprendra des relations directes avec lui que s'il décide de revenir à « de meilleurs sentiments ».
Autre annonce de Martin Niteretse : l'expulsion des ressortissants rwandais qui sont sur notre sol et dont « nous ne voulons pas », selon ses propres termes en kirundi, la langue nationale du pays, sans plus de précisions.
La lune de miel entre les deux pays n'aura pas duré longtemps. Gitega n'avait rouvert officiellement sa frontière avec Kigali qu'il y a un peu plus d'une année, après sept ans de fermeture, chacun des deux pays accusant l'autre de soutenir ses ennemis.