Comores: Présidentielle - Les membres des bureaux de vote prêtent serment, l'opposition dénonce des «manoeuvres»

Dernier jour de campagne aux Comores avant la présidentielle du dimanche 14 janvier. Le président Azali Assoumani, au pouvoir depuis 2016, brigue un nouveau mandat face à cinq candidats d'opposition. Une autre frange de celle-ci appelle au boycott. En cause, selon eux, le manque de transparence et de crédibilité du scrutin. Dans ce contexte tendu, les membres des bureaux de vote de toutes les communes du pays étaient convoqués ce vendredi 12 janvier pour prêter serment. Mais l'opposition dénonce des « manoeuvres. »

Devant le procureur de la République, le cadi (un juge islamique), et surtout « devant Allah », ils jurent de « remplir leur mission » « fidèlement, honnêtement et sans partialité ».

Le serment des membres des bureaux de vote ne dure que quelques secondes, mais il est capital. Abdallah Mohamed Chakir est le cadi du tribunal de Moroni : « Chaque personne qui doit se présenter dans un bureau en tant que président ou assesseur doit prêter serment, respecter les lois électorales. Ce qu'ils vont observer dans ce bureau, ils vont le rapporter à la Céni [Commission électorale nationale indépendante, NDLR] et à la Cour suprême. Si Saïd a gagné, c'est Saïd qui a gagné. Tu ne peux pas fermer les yeux et dire que c'est Ahmed qui a gagné. Non. »

Pourtant, pas de quoi rassurer l'opposition. Le docteur Salim Issa Abdallah est membre du parti Juwa et candidat de la coalition Nalawe. Il dénonce des irrégularités et des entraves : « Aucun membre de bureaux de vote des cinq candidats de l'opposition n'a prêté serment. C'est uniquement les membres des bureaux de vote de l'autre camp. C'est aujourd'hui que nous avons eu les accréditations. Ça signifie qu'il y a des manoeuvres. Jusqu'alors, nous ne connaissons pas les listes définitives des électeurs, ni les bureaux de vote. Nous ne savons pas : tel bureau, ça va se situer à quel endroit ? On se dit qu'il y a un coup qui se prépare. »

Le candidat Salim Issa Abdallah déplore s'être vu refuser l'accès à la Céni ce vendredi matin et avoir dû annuler ses derniers meetings de campagne pour tenter de régler ces problèmes et de permettre la présence de ses représentants dans les bureaux de vote dimanche.

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