Comores - une frange de l'opposition appelle au boycott de la présidentielle

Les Comoriens sont appelés aux urnes ce 14 janvier pour élire leurs gouverneurs et surtout leur président. Chef de l'État sortant, Azali Assoumani brigue un nouveau mandat. Face à lui, cinq candidats. Mais une partie de l'opposition appelle quant à elle au boycott de ces élections, qu'elle considère comme une « mascarade ». Explications.

L'opposition comorienne s'inquiète unanimement des conditions d'organisation des élections. Mais le « Front commun élargi » de cette opposition, qui rassemble des partis et leaders politiques aux Comores et au sein de la diaspora, s'est divisé sur la stratégie à adopter : cinq candidats se présentent face au président Azali Assoumani, une autre frange appelle au boycott.

Maître Mahamoudou Ahamada est porte-parole du Front commun, membre du parti Juwa - qui présente pourtant un candidat - et ancien candidat à la présidentielle de 2019 (élection qu'il estime s'être fait « voler » par Azali Assoumani) : « Nous sommes contre des élections fraudées d'avance. Vous avez des organes en charge des élections qui sont monocolores. L'opposition n'a aucun droit pour participer à aucune instance... Même actuellement au niveau des membres des bureaux de vote, il y a un problème pour que les candidats puissent être représentés. »

Interrogé sur la réaction des autorités qui s'en défendent et appellent l'opposition à plutôt participer au scrutin et éventuellement à faire des recours en cas de contestations, Maître Mahamoudou Ahamada rétorque : « Quels recours ? On avait dans ce pays une Cour constitutionnelle qui a été supprimée par un décret présidentiel. »

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Relancé sur l'existence d'autres voies de recours, il insiste : « Moi, je n'ai aucune confiance. Nous n'appelons pas à la guerre, mais nous estimons qu'il n'y a pas d'élection. C'est une mascarade de trop ! »

Maître Mahamoudou Ahamada dénonce aussi l'attitude de la communauté internationale : « Je vais lui demander d'arrêter son hypocrisie. Elle ne peut pas d'un côté condamner les coups d'État militaires en Afrique et puis laisser faire des coups d'État institutionnels. »

Quelle que soit l'issue du scrutin, les partisans du boycott ne le reconnaîtront pas.

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