Kaolack — Ansoumana Dione, l'administrateur du centre de prise en charge médicale et de réinsertion sociale des malades mentaux de Kaolack (centre), menace de porter plainte contre le psychiatre chargé d'assister les pensionnaires de cet établissement, pour abandon de poste et non-assistance à des malades en danger, lequel nie l'existence d'un quelconque contrat le liant à cette structure.
"Depuis plus d'une semaine, le médecin psychiatre vient de trahir ces malades mentaux qu'il avait lui-même consulté mercredi dernier. Et aujourd'hui, il devait venir pour consulter les nouveaux malades mais, malheureusement, pour des raisons fallacieuses, il nous a dit, au téléphone, qu'il a arrêté", a justifié M. Dione
Il a souligné que c'est la raison pour laquelle décision a été prise de "porter plainte, dès vendredi contre lui".
Ansoumana Dione, qui est également le président de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (ASSAM), signale que les services compétents de l'Etat ont été saisis pour constater la situation afin que justice soit faite.
Il interpelle le chef de l'Etat, Macky Sall, qui a accordé une "importante subvention" à l'ASSAM, jugeant "inadmissible" que ce centre ferme ses portes.
"Il faudrait que le président de la République intervienne pour que d'urgence nous puissions avoir un psychiatre pour la poursuite de nos activités de prise en charge et d'assistance aux malades mentaux notamment errants", a lancé le président de l'ASSAM. Il interpelle également la ministre de la Santé et de l'Action sociale, Marie Khémess Ngom, pour que des "solutions idoines" soient trouvées.
Il affirme avoir emmené "de force" des malades mentaux pour les obliger à se faire consulter en vue de leur prise en charge.
Le psychiatre estime qu'aucun contrat ne le lie à ce centre
Interpellé, l'intéressé, Dr Khadim Seck, précise qu'aucun contrat ne le lie à Ansoumana Dione. "Il s'agit plutôt d'un partenariat noué grâce à l'entremise du médecin-chef du district sanitaire de Kaolack, Dr Niène Seck", a-t-il corrigé.
Il précise que le centre dont il est question n'est pas une structure de soins, mais un centre d'accueil de malades mentaux errants. "Et lui [Ansoumana Dione] veut en faire un hôpital sans aucune autorisation y afférente", a-t-il accusé.
"Il s'agit d'un partenariat [dans le cadre duquel] je passe au centre une fois par semaine pour voir les malades, donner de l'assistance à ceux qui en ont besoin, procéder à leur lavage et à leur alimentation. Ceux qui ont besoin de prise en charge, on le leur donne", a expliqué le psychiatre.
Mercredi dernier, au cours d'une réunion destinée à définir les modalités de travail, Ansoumana Dione aurait fait irruption dans le bureau abritant la rencontre, a-t-il indiqué. Il aurait selon lui perturbé la réunion, tout en rappelant à l'assistant que c'était lui son employeur, a rapporté Dr Seck.
"L'autre médecin a quitté, je me suis dit que puisque c'est un partenariat qui nous liait et qu'on avait dit qu'on allait avoir une période d'essai d'un mois [et] puisqu'il n'y a aucune relation basée sur le respect, que chacun prenne sa voie", a souligné Dr Khadim Seck.
Il dit être un fonctionnaire de l'Etat menant des actions humanitaires sur la base d'un partenariat.
Le médecin-psychiatre dit toujours être »disposé » à recevoir tous les malades mentaux, d'où qu'ils viennent.