Gambie: Suisse. Ousman Sonko doit être traduit en justice pour crimes contre l'humanité

communiqué de presse

À la veille du procès d'Ousman Sonko, ancien ministre de l'Intérieur de la Gambie, devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, en Suisse, pour des crimes contre l'humanité qui auraient été commis entre 2000 et 2016 sous l'ancien président Yahya Jammeh, Michèle Eken, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :

« Ousman Sonko a été ministre de l'Intérieur de la Gambie pendant une période où des crimes atroces, dont des actes de torture, des homicides extrajudiciaires et des violences sexuelles, ont été commis. Des victimes et des proches de victimes ayant subi des crimes violents sous le régime de Yahya Jammeh luttent pour que les responsables rendent des comptes. Ousman Sonko doit être traduit en justice.

La compétence universelle est un outil essentiel pour lutter contre l'impunitéMichèle Eken, Amnesty International

« La compétence universelle est un outil essentiel pour lutter contre l'impunité. Les États doivent poursuivre ou extrader les auteurs de crimes relevant du droit international, qui ne doivent avoir aucun endroit où se cacher. Amnesty International salue les efforts de la Suisse visant à poursuivre Ousman Sonko et encourage le Tribunal pénal fédéral (TPF) à renforcer la capacité des victimes à suivre la procédure et, le cas échéant, à participer au procès.

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« Le gouvernement gambien doit aussi accélérer la procédure d'enquête et de poursuites visant les personnes identifiées comme les auteurs potentiels de violations des droits humains par la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC). Les victimes et leurs familles ont droit à la justice, à la vérité et à des réparations. »

Complément d'information

Ousman Sonko a occupé le poste de ministre de l'Intérieur en Gambie de 2006 à 2016. Le 26 janvier 2017, il a été arrêté en Suisse en vertu du principe de compétence universelle et doit répondre de crimes contre l'humanité. Son procès s'ouvre le 8 janvier.

En novembre 2021, la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC) a publié des recommandations à l'intention du gouvernement gambien, préconisant entre autres d'engager des poursuites contre 70 représentants de l'État, dont Ousman Sonko. En mai 2023, le gouvernement a publié un plan de mise en oeuvre, qui englobe la création d'un tribunal hybride.

Ousman Sonko a fui le pays en 2016, peu avant la chute de l'ancien président Yahya Jammeh. Il a été arrêté lorsque des organisations non gouvernementales ont présenté des preuves de son implication présumée dans des homicides, des viols et des actes de torture.

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