Aux Comores, 338 000 électeurs sont attendus aux urnes ce dimanche 14 janvier pour l'élection de leurs gouverneurs et de leur président.

Les cinq opposants en lice pour l'élection présidentielle se plaignaient de ne pas recevoir les accréditations dans les temps et accusaient la Commission électorale nationale indépendante d'entrave. La Céni a donc annoncé vendredi 12 janvier un arrangement, acceptant de contourner certaines dispositions légales pour satisfaire l'opposition et permettre l'accès de ses mandataires aux bureaux de vote.

Résultat, le camp présidentiel s'insurge à son tour. La direction de campagne d'Azali Assoumani « considère que les candidats initiateurs de cette demande inédite seront responsables » des éventuelles conséquences de cette décision qualifiée d'« illégale » et qui « compromettrait le bon déroulement du scrutin. » De son côté, l'opposition continue de redouter « un coup d'État électoral. »

Des observateurs nationaux et internationaux sont justement censés surveiller la tenue du vote. Les missions internationales ont bien obtenu leurs accréditations, mais pas les organisations de la société civile comorienne, qui expliquent encore ce samedi soir tenter de les récupérer jusqu'à la dernière minute auprès de la Céni et ne cachent pas leurs inquiétudes sur les risques de fraude. De son côté, la Commission électorale reconnaît des retards, mais assure que « certains ont déjà récupéré leurs badges ».

Azali Assoumani, au pouvoir depuis 2016, brigue un nouveau mandat. Face à lui, cinq candidats prônent l'alternance. Une frange de l'opposition appelle quant à elle au boycott. L'opposition exprime de nombreuses craintes sur la transparence et la crédibilité du scrutin. Ces derniers rebondissements et cette ultime passe d'armes entre le camp présidentiel et les candidats d'opposition témoignent encore du climat de méfiance et de tension dans lequel les Comoriens sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche.

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