La 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) a été lancée le 13 janvier dernier avec une cérémonie d'ouverture majestueuse et une victoire plutôt rassurante du pays organisateur contre son adversaire du jour. Sur le terrain transformé en immense scène folklorique du stade flambant neuf à l'architecture iconique d'Ebimpé, le chorégraphe ivoirien, Georges Momboye, a mis les petits plats dans les grands pour enflammer les milliers de supporters en tribune et les millions de téléspectateurs à travers le monde, sous les regards admiratifs du président Alassane Ouattara et de ses homologues du Ghana et de la Guinée Bissau.
Ce show hors-norme marqué par des chants et des danses imprégnés des particularismes culturels de la Côte d'Ivoire s'est conclu par un mémorable spectacle pyrotechnique à base de feux d'artifice, qui a fait chavirer de joie les 60 000 spectateurs du sublime stade Alassane Ouattara. Avant le début de la cérémonie, un grain de sable, ou plutôt une pluie diluvienne a failli perturber le programme du jour et gâcher la fête, mais les Ivoiriens ont montré à quel point ils étaient prêts à défier la nature pour ne rien rater du match d'ouverture qui a opposé leur équipe nationale considérée comme l'une des favorites du tournoi, à celle moins fringante de la Guinée- Bissau.
Le Nzalang a fait douter les triples champions d'Afrique
Ces milliers de fans des Eléphants ont, en effet, accepté volontiers de mouiller leurs maillots au propre comme au figuré pour converger vers le stade ultra- moderne situé dans la commune d'Anyama, en espérant que les joueurs en feraient autant, avec à la clé une victoire certaine couronnée par une avalanche de buts face à leurs adversaires. Le scénario ne s'est pas passé comme prévu, mais les Eléphants ont de quoi pavoiser malgré tout, d'autant qu'ils s'en sortent au finish avec 3 points dans la besace, en envoyant par deux fois le portier bissau-guinéen Ouparine Djoco chercher le ballon au fond de ses filets.
Le ton a été donné dès la 4e minute, avec le "missile de croisière" déclenché par le virevoltant milieu de terrain des Eléphants et d'Al-Nassr, Seko Fofana, suivi d'un tir onctueux de l'avant-centre de l'Etoile rouge de Belgrade, Jean Philipe Krasso, après un magnifique sombrero sur un adversaire à la 57e minute de jeu. Une victoire peut-être sans panache, mais les Eléphants ont assuré l'essentiel en restant invaincus sur les 13 derniers matches d'ouverture de Coupe d'Afrique des nations (CAN) qu'ils ont joués. Quant aux "Chiens sauvages" venus de Bissau, ils ont encore raté l'occasion de signer leur première victoire en CAN, les 9 autres opportunités qu'ils avaient eues, s'étant soldées, elles aussi, par des défaites.
La déception aurait même pu être plus grande pour cette équipe si la baraka ne s'en était pas mêlée quand Seko Fofana a envoyé une boule de feu sur la barre transversale, juste avant la pause. Les "Djurtus" de la Guinée-Bissau restent cependant toujours dans la course, mais avec les largesses défensives dont ils ont fait montre face aux Eléphants, leurs supporters savent qu'ils sont déjà sur le gril, puisqu'ils feront leurs adieux à cette compétition s'ils venaient à s'incliner face à la Guinée équatoriale le 18 janvier prochain, ou contre le Nigeria 4 jours plus tard.
Les Ivoiriens, quant à eux, peuvent légitimement rêver d'une place au second tour. Car, même si la soirée du 18 janvier, risque de ne pas être tranquille pour leur gardien de but face aux Super Eagles du Nigeria, leur 3e et dernière rencontre de poule sera a priori abordable, puisqu'ils auront comme adversaire le Nzalang Nacional de la Guinée équatoriale.
Les "Mambas" de l'Afrique australe ont passé le temps à paralyser les joueurs égyptiens avec leur venin
Leur souhait est évidemment d'occuper la 1ère place sur les deux disponibles pour les 8e de finale, mais ils devront, pour cela, faire preuve de prudence surtout face aux outsiders venus de Malabo, qui n'ont jamais été éliminés au 1er tour de la CAN. Ces derniers ont d'ailleurs apporté la preuve de leur « redoutabilité » hier après-midi à l'occasion de leur entrée en lice face aux Nigérians, même s'il faut préciser que ces derniers ont enregistré une cascade de défections avant le début de cette CAN, surtout au niveau de leur compartiment offensif considéré comme le plus fort de l'équipe.
Le Nzalang a fait douter les triples champions d'Afrique, et avec ce nul de 1 but partout arraché hier après-midi, il devient un prétendant sérieux à la 2e place qualificative dont rêvent ses supporters sortis nombreux à Malabo, à Bata et à Mongomo pour saluer l'héroisme des garçons. Cet optimisme est aussi partagé par les Mozambicains, qui ont vu leur modeste équipe réussir de frappes cadrées au cours du 1er match du groupe B joué contre les mythiques Pharaons du Nil, dans le non moins mythique stade Félix Houphouët Boigny d'Abidjan.
Durant les 90 minutes de la rencontre, les "Mambas" de l'Afrique australe ont passé, en effet, le temps à paralyser les joueurs égyptiens avec leur venin, à la grande satisfaction de leurs supporters venus nombreux en terre ivoirienne pour la circonstance. Mohamed Salah, moins rayonnant que d'habitude, et ses coéquipiers n'ont pas réussi à administrer une belle leçon de foot à leurs adversaires, puisqu'ils ont été contraints à un score de parité de 2 buts partout. Quant au Ghana, il était à la peine face aux vieillissants Requins bleus du Cap-Vert au moment où nous tracions ces lignes.
L'issue de cette dernière rencontre nous dira qui de Mohamed Salah des Pharaons, de André Ayew Pélé dit "Paul Biya" en raison de sa longévité dans l'équipe des Blacks Stars, ou de Ryan Mendes des Requins Bleus aura plus de chances de s'extirper avec ses camarades, de ce groupe qui passe pour être l'un des plus relevés de la compétition. Mais quoiqu'il arrive, les paris resteront ouverts et les pronostics iront bon train, jusqu'à ce que le majestueux trophée donne sa préférence à qui il veut, au soir du 11 février prochain.