Avec plus de 430 sièges sur les quelque 470 à pourvoir, l'union sacrée du président réélu Félix Tshisekedi est en tête des législatives avec le parti présidentiel UDPS et ses partis satellites et alliés. L'opposition a subi des revers et dénonce les résultats du scrutin, toujours provisoires. Des résultats qui ouvrent la voie aux contentieux devant la Cour constitutionnelle.
La plupart des requérants pourrait sans surprise provenir de la majorité au pouvoir bien que confortée par un score inédit d'au moins 430 députés sur quelque 470 pourvus à ce stade.
La coalition du président réélu Félix Thisekedi compte dans ses rangs des mécontents qui ont fait savoir leur colère sur les réseaux sociaux ou dans les couloirs. Ils dénoncent ces résultats que certains assimilent à des « nominations » et d'autres, à un « règlement des comptes ».
Opacité
Mais à la Céni, un responsable qui s'est confié à RFI dimanche soir estime que beaucoup de contestataires ne maîtrisent pas la loi électorale et le mode de calcul du seuil. La mission d'observation des Églises catholique et protestante avait déjà pointé l'opacité dans le calcul et l'attribution des sièges. Ce qui, rappelait la mission, « n'est pas de nature à rassurer toutes les parties prenantes et ne favorise pas l'acceptation des résultats ».
Les opposants radicaux quant à eux rappellent avoir déjà rejeté ce processus électoral et les résultats qui en découlent. Une « ignominie », s'offusque le camp de Moïse Katumbi qui n'a récolté qu'une vingtaine de sièges selon ces résultats provisoires. Un « simulacre », insiste-t-on du côté de Matata Mponyo qui critique des élections « chaotiques ».
Majorité « hétéroclite »
Pour Ithiel Batumike, chercheur à l'Institut congolais de recherche Ebuteli, « la majorité qui va se dégager ne sera pas très loin de ce que la population a décidé lors de l'élection présidentielle. Le parti présidentiel est suivi avec d'autres partis à gauche. Ça reste très compliqué puisque la majorité sera assez hétéroclite : lorsqu'on combine les neuf partis politiques liés au chef de l'État, on voit qu'ils ne sont pas à 140 députés. Or, pour bien gouverner avec une stabilité claire, il faut, plus ou moins, 251 députés à l'Assemblée nationale. Il va donc se faire accompagner d'alliés, mais ce ne seront pas des alliés encombrants. De l'autre côté, on voit l'opposition de Moïse Katumbi, avec ses deux regroupements, il a autour de 22 - 23 députés, ce qui reste très marginal. On voit que l'opposition aura du mal à peser dans le débat public. »