Jour d'élections aux Comores, ce dimanche 14 janvier, où 338 000 électeurs sur une population de 836 000 personnes sont appelés aux urnes pour élire leurs gouverneurs et surtout leur président. Azali Assoumani, au pouvoir depuis 2016, brigue un nouveau mandat. Face à lui, cinq candidats d'opposition. La journée de vote se déroule dans un climat de grande tension.
Pour ce premier tour des élections, la journée de scrutin est marquée par un certain nombre de dysfonctionnements. Les bureaux de vote ont généralement ouvert avec au moins une heure et demie de retard, les urnes et le matériel électoral n'ayant pas été livrés à temps. Certains bureaux de vote ont été déplacés à la dernière minute, sans justification officielle et on a pu voir des électeurs désorientés, cherchant où ils devaient voter.
Des électeurs en petit nombre
Entre ces difficultés et la pluie qui est tombée à verse toute la matinée, les électeurs étaient assez peu nombreux dans les bureaux de vote ce matin. Malgré le climat de méfiance, certains témoignent de leur confiance dans le processus électoral et cela, alors que les candidats de l'opposition se plaignent de ne pas être représentés dans les bureaux de vote.
Ils affirment que leurs mandataires se sont vus refuser l'accès aux bureaux de vote, de façon généralisée, sur les trois îles de Grande Comore, Anjouan et Mohéli. C'est ce qu'ont assuré certains candidats, directement, ou des membres de leur équipe de campagne.
Tout s'est joué autour de la question de leurs accréditations, qu'ils avaient reçues avec retard. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait donc accepté, vendredi 12 janvier, un arrangement pour contourner certaines dispositions légales et permettre aux représentants de l'opposition d'accéder aux bureaux de vote avec des documents qui n'étaient pas ceux initialement prévus. Le problème, c'est que cela n'a pas fonctionné en pratique, du moins pas toujours.
« Fraude massive » dit l'opposition
L'opposition dénonce une « stratégie planifiée dès le départ », des « bourrages d'urnes » et parle de « fraude massive ». Le ministre comorien de l'Intérieur, en charge des élections. Fakridine Mahamoud était devant un bureau de vote au Conseil de l'île, dans le centre de la capitale, Moroni, où, justement, les esprits s'échauffaient autour de cette question.
« Le problème qui se pose, c'est qu'il y a un problème de place. On ne peut pas faire rentrer dix-huit personnes dans un bureau. Donc, ce qu'ont demandé les responsables des bureaux de vote, c'est qu'ils puissent rentrer, chacun à leur tour.