Pour la première rencontre du gingembre littéraire de l'année 2024, l'initiateur El hadji Gorgui Wade Ndoye a choisi sa ville de Rufisque pour accueillir les débats autour d'une réflexion sur la gestion des ressources naturelles. Une question qui doit être traitée sous l'angle de nos valeurs culturelles selon les conférenciers.
C'est un gingembre à l'arôme des valeurs culturelles que les intervenants, à la séance de restitution de la première édition de l'année 2024, ont servi au nombreux public venu répondre à l'invitation du directeur du magazine panafricain Continent Premier. Dans un contexte d'exploitation des ressources pétrolières gazières et des nombreux conflits fonciers, Mamadou Dione qui a introduit le thème « Quelle gestion des ressources naturelles et foncières pour un développement durable et inclusif » avec Fatima Diallo Bâ, professeur de lettres et écrivaine ont, tous les deux, appelé à un retour autour de nos valeurs traditionnelles pour assurer une gouvernance démocratique et juste de nos ressources naturelles. Pour eux, les valeurs du dialogue, les codes d'honneur, le sens de la parole donnée et « l'ensemble des lois invisibles » qui ont toujours gouverné peuvent aider à prévenir les conflits et les déchirements qui pourraient surgir autour de ces questions.
Interpelée à la fin des débats, Fatima Diallo Bâ a soutenu que « ces lois invisibles qui gouvernent le monde » doivent pouvoir permettre d'assurer une gestion efficace et efficiente de nos ressources. En ce sens, elle rappelle les codes de l'honneur et le sens de la parole donnée pour assurer une gouvernance des ressources profitables à tous. « ...Les lois invisibles qui sont transmises par exemple par l'éducation sont autant de choses qui nous permettent de ne pas franchir l'infranchissable. Je pense à des interdictions faites par serment. Je pense à la parole donnée. Je pense au sens de l'honneur. Le « Juub en Wolof » qui veut dire être droit. Quand on est droit, on ne vole pas. On ne ment pas. On ne trahit pas. Et y a énormément de choses dans notre culture de base que nous devons revivifier pour avoir une éthique nouvelle de la gestion des choses. Je crois que c'est l'éthique qui nous manque » a-t-elle dit.
Auparavant et devant un public, composé d'élèves, d'étudiants d'intellectuels, d'artistes, de parents et amis de l'initiateur de l'évènement, El hadji Gorgui Wade Ndoye, le maire de Diass a porté son développement sur la nécessité d'un langage de vérité, les vertus du dialogue pour éviter les débats aux conséquences néfastes sur le vivre-ensemble des sénégalais. Mamadou Dione a noté que ces questions qui alimentent beaucoup de passion et de débats doivent être traitées avec rigueur, transparence et honnêteté afin d'éviter toutes les formes de désinformation susceptibles de porter un préjudice à la stabilité et au vivre ensemble. Il a rappelé que la presse avait un rôle éminemment important à jouer dans ce sens, en travaillant à la divulgation des valeurs culturelles qui véhiculent le vivre-ensemble et la gestion concertée des biens communs.
« J'ai pu faire la restitution pour rappeler l'importance du thème qui portait sur la gestion foncière et des ressources naturelles pour un développement durable et inclusif. « Ce qui fait qu'en termes de perspectives pour la genèse, en termes de développement pour le pays, c'est énorme. Il va s'en dire maintenant qu'il va falloir l'équilibre. Faites de sorte qu'il n'y ait pas beaucoup de désinformations liées à cette ressource naturelle. Mais également, s'assurer que le dispositif mis en place par l'Etat notamment la loi sur le contenu local, la loi sur la répartition inter générationnelle soit bien suivi » a expliqué Mamadou Dione.
C'est pourquoi, il a chaleureusement félicité le directeur du Magazine Panafricain en ligne ContinentPremier, El Hadji Gorgui Wade Ndoye pour son oeuvre dans la recherche et la promotion de la cohésion. « Ce qu'il est en train de faire est un instrument de cohésion sociale. Le soubassement, c'est le vivre ensemble. Pour vivre ensemble, il faut se connaître, se dire la vérité mais tout en évitant la désinformation et en veillant à ce que la jeunesse de notre pays puisse vivre dans la paix et la concorde. Et c'est important pour bâtir le développement » a-t-il dit.