Dakar — Stéphane Volant, le président de Dakar Mobilité, l'entreprise chargée de l'exploitation du bus rapid transit (BRT) de Dakar, a déclaré être "certain" que les Dakarois vont aimer cette infrastructure de transport de masse inaugurée ce dimanche dans la capitale sénégalaise.
"Vous avez aimé le train express régional, et je suis certain que vous allez aimer le BRT", a assuré M. Volant lors de la cérémonie d'inauguration de l'ouvrage, en présence de plusieurs personnalités, dont le président de la République, Macky Sall.
"C'est le plus beau BRT du monde [...] Courir derrière le temps, c'était avant le BRT !" a soutenu M. Volant en promettant que le bus tapid transit va résoudre l'équation de la mobilité à Dakar.
Le président de Dakar Mobilité a également parlé d"'un BRT unique en Afrique et dans le monde", qui va employer un millier de personnes chargées de le faire fonctionner de 5 heures à 22 heures, du lundi au dimanche.
"C'est le type de projet que nous voulons voir partout en Afrique", a dit le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Ousmane Diagana.
Cette institution financière a contribué au financement de l'infrastructure, aux côtés de l'État du Sénégal, de la Banque européenne d'investissement et de l'Union européenne, a rappelé M. Diagana.
S'exprimant lors de la cérémonie d'inauguration, Macky Sall a rappelé avoir lancé les travaux du BRT en octobre 2019 à Guédiawaye.
Des bus appartenant à la nouvelle infrastructure sont partis de Guédiawaye à la place de la Nation, à Dakar, en compagnie d'un cortège présidentiel derrière lequel courait un public nombreux.
Le bus rapid transit va transporter quelque 300.000 passagers par jour, selon les autorités sénégalaises et les contributeurs partenaires de l'ouvrage censé fonctionner à l'énergie solaire.
Le BRT est un moyen de transport de masse existant dans une petite poignée de villes, dont Bogota (Colombie), Dar es Salam (Tanzanie) et Lima (Pérou), que des ingénieurs sénégalais ont visitées pour mieux élaborer celui de Dakar, selon Khadim Niang, l'un des ingénieurs chargés de sa construction.
"Le bus rapid transit de Dakar est la synthèse de ceux des trois villes que j'ai énumérées (Bogota, Dar es Salam et Lima). Nous avons relevé toutes les erreurs de construction de ces BRT et les avons corrigées pour faire de celui de Dakar le premier de cette envergure dans le monde", a dit M. Niang à l'APS, le 27 décembre dernier.
La nouvelle infrastructure construite en quatre ans va relier les villes de Dakar et de Guédiawaye, soit 18,3 kilomètres.
Elle va traverser 14 communes d'arrondissement.
Le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar et l'Ageroute, l'agence publique chargée de la construction, de la réhabilitation et de l'entretien de routes et des ponts, ont supervisé sa construction.
Le coût du BRT s'élève à 419 milliards de francs CFA, dont les 69 % sont fournis par l'État du Sénégal et ses partenaires économiques et financiers, selon Khadim Niang.
Le restant du financement, 31 %, provient du secteur privé, a-t-il dit.
Avec 121 bus articulés, l'ouvrage va générer un millier d'emplois - dont 35 % destinés aux femmes - et réduire d'une heure trente minutes à quarante-cinq minutes - de moitié - la durée moyenne du trajet entre Dakar et Guédiawaye.
Les bus sont climatisés et comprennent chacun 150 places équipées de ports USB et d'un wifi.
Des voies cyclables et des voies réservées aux piétons sont aménagées sur le trajet du bus rapid transit.
Les ingénieurs ont fait preuve d'inclusion sociale en prenant en compte les personnes à mobilité réduite et les malvoyants dans la construction du BRT, selon le document.