Sénégal: Organisation transparente de la présidentielle 2024 - Me Mame Adama Guèye s'interroge sur l'impartialité de l'administration

15 Janvier 2024

Me Mame Adama Guèye exprime ses craintes sur l'organisation transparente de la présidentielle du 25 février prochain. Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 14 janvier, l'ancien bâtonnier du barreau du Sénégal estimant que l'administration ne fait pas montre d'impartialité dans le cadre de ce processus électoral, invite tous les Sénégalais à la mobilisation pour faire en sorte que le suffrage des citoyens exprimés dans les urnes reflète les résultats qui sortiront de ces urnes.

L'ancien bâtonnier du barreau du Sénégal n'est pas du tout rassuré sur la bonne organisation de la prochaine élection présidentielle. S'exprimant sur le processus électoral en cours, lors de son passage dans l'émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 14 janvier, Me Mame Adama Gueye a exprimé toutes ses craintes sur « l'attitude d'impartialité dont l'administration a fait montre durant la période de précampagne ».

En effet, selon Me Mame Adama Guèye, « il y a des indicateurs en amont du processus électoral en cours qui ne sont pas rassurants sur les conditions d'organisation transparente de la présidentielle du 25 février prochain ». « La question de la transparence pose déjà problème parce que si le référentiel aujourd'hui qui est le fichier électoral n'est pas accessible aux candidats, si l'institution chargée de superviser le processus électoral (Cena) dit que lui-même n'a pas un fichier à jour, les dés sont pipés concernant la transparence de cette présidentielle », a-t-il martelé avant d'ajouter.

« D'un côté, nous avons un Premier ministre candidat qui s'est tout permis, qui a battu tranquillement sa campagne sous prétexte de tournées économiques. Au même moment, tous les autres candidats à la candidature voyaient leur liberté d'action contrôlée, gênés dans leur déplacement et leur liberté de mouvement. Ils se faisaient gazer, arrêter. Tout cela n'est pas bonne signe puisque l'administration est censée être neutre ».

Poursuivant son propos, l'ancien bâtonnier du barreau du Sénégal n'a pas manqué de déplorer le rôle de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra) dans cette situation de rupture d'égalité entre les candidats à la présidentielle. « Quel rôle le Cnra a joué pour neutraliser la campagne déguisée du Premier ministre ? Quel rôle ce Cnra joue par rapport aux droits d'accès de l'opposition aux médias d'Etat ? Ca, c'est un droit, en France chaque que le pouvoir prend un temps d'antenne, il y'a une régulation qui fait que l'opposition a le même temps d'antenne sur les mêmes organes. Mais au Sénégal, tel n'est pas le cas et ce n'est pas étonnant surtout quand vous constatez que les deux principaux médias d'Etat sont dirigés par des militants purs et durs du parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (Apr). » s'est-il demandé tout en jugeant ahurissant le dernier communiqué de presse de la Cena relatif au fichier qui est publié sur site et qui n'est pas à jour. Sous ce rapport, il a prôné une action commune en invitant tous les Sénégalais à la mobilisation pour faire en sorte que le suffrage des citoyens exprimés dans les urnes reflète les résultats qui sortiront de ces urnes. »

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