Maroc: Samir Abdelkrim - L'intelligence artificielle est un outil pour résoudre des problématiques fondamentales comme la santé, l'agriculture et l'éducation

Emerging Valley est le sommet international qui attire en Provence (France) les investisseurs, les startups et les écosystèmes numériques africains qui souhaitent renforcer leur attractivité à l'international, développer leurs relations business et accélérer leur impact à l'échelle globale. Cette rencontre annuelle qui s'est tenue récemment montre que les innovations technologiques et les stratégies d'investissement peuvent transformer le paysage économique.

Dans cet entretien accordé à Libé, le fondateur et auteur de l'ouvrage «Startup Lions, au coeur de l'African Tech », Samir Abdelkrim, évoque les enjeux des échanges entre des entreprises du sud et du nord.

On a remarqué une grande présence des startups marocaines lors de la 7ème édition d'Emerging Valley à Aix-en-Provence. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Samir Abdelkrim: Cela reflète la coopération ancienne et très solide avec le Technoparc et les startups marocaines. Cette année, une importante délégation a représenté le Maroc. C'était aussi l'occasion de se retrouver après la pandémie de Covid-19. Je suis très heureux que le Maroc en fasse partie.

Quelle collaboration avez-vous avec Technopark et les startups participantes?

Emerging Valley a facilité la mise en relation avec l'incubateur Marseille Innovation et le Technoparc au Maroc. Aujourd'hui, il y a des échanges d'expertise et d'accompagnement pour les startups marocaines qui viennent en France et certaines marseillaises qui vont au Maroc. Cette collaboration entre le Technoparc et Marseille Innovation est née à Emerging Valley.

Depuis 7 ans, vous organisez cette rencontre entre les investisseurs, les startups et les écosystèmes numériques africains et émergents qui souhaitent renforcer leur attractivité à l'international ici à Marseille. Quels sont les enjeux de cette 7ème édition ?

On a franchi un grand nombre de caps, et abordé des sujets majeurs comme le financement, mais aussi l'intelligence artificielle, le sport, l'innovation. On a aussi parlé d'entrepreneuriats féminins. 70 nationalités sont présentes à cette édition, 5 délégations africaines, plus de 100 startups labellisées. Le business village était plein, c'est donc un grand succès.

Vous avez évoqué lors de votre intervention la communication entre l'Afrique, l'Europe et la Méditerranée ...

Avec tous les écosystèmes, on peut faire un grand hub décloisonné de brassage de différences et de cultures pour avancer ensemble. Ici ça marche et on a cette grande chance aujourd'hui de faire venir des délégations du Rwanda, du Maroc, de Tunisie, de Pologne mais aussi du Japon. C'est une grande joie de voir tout cela fonctionner.

On a remarqué aussi la présence de plusieurs startups de l'Afrique anglophone. Est-ce un choix de la 7ème édition ?

C'est véritablement une grande ouverture sur l'Afrique anglophone, c'est une première avec une délégation de startups kényanes qui a eu un grand succès. Je suis très heureux de cette participation qui montre l'ouverture d'Emerging Valley sur l'Afrique anglophone. L'Inde a aussi été reçue avec un grand succès.

Que pouvez-vous nous dire sur l'intelligence artificielle et l'Afrique ?

Vous avez vu que le Maroc, le Sénégal et la Tunisie et l'Agence Annabel ont été au rendez-vous pour ce grand thème. Vous avez sans doute suivi ce débat. Je pense qu'aujourd'hui l'intelligence artificielle (IA) est devenue un outil pour résoudre des problématiques fondamentales comme la santé, l'agriculture et l'éducation. Plusieurs startups ont montré que l'IA pouvait avoir un intérêt éthique lorsqu'on la met au service des populations les plus fragiles. C'est l'IA à visage humain.

L'IA, c'est l'avenir de l'Afrique ?

L'intelligence artificielle peut être même le prochain moteur de développement rapide de l'Afrique.

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