Guinée: CAN 2023 / Kaba Diawara (coach de la Guinée) - « Le carton rouge a changé nos plans »

interview

Satisfait malgré tout, tel est le sentiment affiché par Kaba Diawara en conférence de presse après le nul obtenu par la Guinée contre le Cameroun (1-1) dans le deuxième match du groupe C de la CAN 2023. Un nul obtenu de haute lutte quand on sait que le Syli National a joué en infériorité numérique toute la deuxième mi-temps. Pour le sélectionneur guinéen, le carton rouge de François Kamano a tout chamboulé.

Coach, que pensez-vous du carton rouge de Kamano ?

Je pense qu'il y a eu un fait de jeu quand même, je n'ai pas encore vu des images. Je ne vais pas trop parler parce qu'on n'est pas là pour en parler. Mais à mon sens, le carton rouge est sévère. Après ça, à 10 contre 11, je tiens à féliciter les garçons parce que le Cameroun a poussé. On connaît la dimension physique de cette équipe. Ils ont poussé et nous, on a tenu, on a pris ce but mais on prend un point. Donc pour moi, mon analyse, elle est comptable. On reste en course, il reste deux matchs.

Est-ce que vous avez l'impression que ce carton rouge vous prive d'une victoire ? Et est-ce qu'on peut avoir des nouvelles de Naby Keita ?

Si on prend la première partie de votre question oui , le carton rouge a changé nos plans. On avait bien préparé notre affaire. Et de jouer à 10 contre 11 avec le jeu qu'on présente, c'est très compliqué. Il nous manquait un attaquant sur la fin, donc on a reculé. Et quand tu places ton bloc 10 mètres plus bas, avec les qualités du Cameroun, c'est plus compliqué. Et surtout, on a commencé à défendre à 10 à partir de la première mi-temps. Physiquement, c'était très compliqué. Voilà, c'est pour ça que ce point-là est le bienvenu.

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Pour Naby, c'était prévu qu'il rentre clairement. On avait prévu un plan. On avait un plan de jeu, on avait un scénario de match qui a été complètement chamboulé. Et c'est la seule raison pour laquelle il n'est pas rentré. On s'est concerté parce qu'un joueur comme lui, on prend les informations, on se parle. Après moi, je décide. Et c'était clair que dans un match comme ça, de le faire rentrer, on était déjà à 10. S'il prenait un coup, on allait lui demander peut-être de défendre. Donc, ce n'est pas sa qualité. C'est pour ça qu'on a préféré le laisser encore sur le banc.

Coach, on a vu vos joueurs très rapidement fuir le défi physique. Dès le début de la rencontre, ils tombaient beaucoup trop à mon goût. Est-ce que c'était une consigne de votre part ou alors la différence physique entre les Camerounais et vos joueurs ?

Je n'ai pas trouvé de joueurs au sol à part si on leur met des coups. Nous n'avons pas l'habitude de plonger, on ne sait pas faire ça. À 10 contre 11, on a souffert. On va aller se reposer et chercher après à mettre la meilleure équipe possible contre la Gambie.

Coach, je voudrais juste savoir à quoi a servi l'entrée d'Issiaga Sylla ? Pouvait-il commencer le match ou bien c'est parce que vous n'avez plus d'espoir ?

Non, non, il pouvait jouer. Il pouvait jouer, il est prêt. On a laissé Sekou parce qu'il est sur une bonne période et il donne satisfaction depuis deux ou trois matchs. Donc, encore une fois, je parle à chaque fois de groupe depuis deux ans. Lui, il est là depuis trois ans maintenant avec nous, mais bon, il avait la barrière de la langue et tout ça donc, il n'arrivait pas à s'imposer. Là, il joue de mieux en mieux. Et puis, on pensait que le jeune revenait de deux mois sans jouer. Donc, on ne voulait pas non plus le griller. Donc, moi, je fais ce qu'il y a à faire. Je parle avec mes cadres et je leur explique que de temps en temps, il faut laisser la place aussi aux jeunes.

Coach, j'ai comme l'impression que vous avez un problème de gestion de votre groupe. Qu'est-ce qui vous garantit que Mouriba puisse se taper 90 minutes ? Un joueur qui n'a presque pas joué en club. Qu'est-ce qui vous garantit cela ?

Écoutez, ça, c'est votre point de vue. Ça m'engage toujours. Moi, j'ai vu un joueur qui joue pour le club. Et moi, j'ai vu un joueur qui est bon techniquement, qui est capable de donner le ballon, de temporiser. Et sur la fin du match, on avait besoin de ça. Je vous dis, peut-être que ça se voit un peu plus parce qu'on est 10 contre 11. Mais la qualité de ce garçon est indéniable. C'est mon choix. Si on avait perdu, vous auriez pu critiquer. Mais là, on a fait un nul. Justement, ce match-là va nous servir pour la suite de la compétition. Parce que, comme vous dites, il n'a pas beaucoup joué. Mais vous ne l'avez pas vu en préparation, vous ne l'avez pas vu face au Nigéria. Quand il joue avec nous, il est très bien parce qu'il est fier d'être ici. Et ça, moi, j'en tiens compte dans ma gestion de groupe, justement.

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