Afrique: Chronique CAN - Quelle tendance pour les Etalons ?

15 Janvier 2024

L'équipe nationale du Burkina Faso effectue sa rentrée aujourd'hui à Bouaké sous le coup de 14 heures, dans l'arène des gladiateurs pour en découdre avec la Mauritanie dans cette CAN ivoirienne qui, jusque-là,nous a réservé des surprises sur lesquelles les amoureux du ballon rond ne cessent de disserter. Nul heureux de l'Egypte face au Mozambique, sortie héroïque de la Guinée-Equatoriale devant l'ogre nigérian avec toujours un partage des points à la clé et victoire mémorable du Cap-Vert contre un Ghana décevant, les bons coups des « petits poucets » se multiplient au point de remettre en cause les certitudes des observateurs avertis et de faire enrager les bookmakers et les parieurs désabusés sur le coup.

C'est vrai qu'à la CAN, les équipes qui ambitionnent d'aller loin démarrent en mode diesel pour ne pas perdre leur jus en cours de route, mais cela ne les amène pas pour autant à se laisser marcher sur les pieds par les seconds couteaux, au point de se laisser « dépecer » comme des moutons de Tabaski à l'instar du Ghana face aux Requins bleus. C'est dire que cette CAN promet d'être très relevée, et, les Etalons qui y arrivent dans la peau d'outsiders très sérieux, devront se sortir les tripes pour honorer leur rang de grand du continent, nullement usurpé au vu de leurs prestations lors de la dernière décennie.

Finaliste en 2013, troisième en 2017 et quatrième en 2021, nos équidés font désormais figure d'épouvantail sur le continent et leurs sorties sont toujours attendues par tous les exégètes de la footosphère en général et par le public burkinabè en particulier. On nous dira que les générations se suivent mais ne se ressemblent pas, mais, dans l'occurrence actuelle, les rêves de lauriers sont permis avec raison. En effet, c'est pratiquement avec la même équipe que nous avons frôlé l'exploit au Cameroun, avec un entraîneur aux états de service certes remarquables, mais qui était à sa première expérience dans cette compétition exigeante et complexe. C'est vrai que Velud est dans la même situation (quoique), mais il aura l'avantage de bénéficier du même staff que Kamou Malo dirigeait, ce qui sera un atout considérable pour lui.

Et puis, l'équipe a pris de la bouteille, et, ses principaux cadres sauront, n'en doutons pas, servir de guides aux novices qui, dans l'ensemble, ont un certain vécu dans le football de haut niveau. Visiblement, la tendance de cette première journée de la CAN qui est au nivellement voire au renversement des valeurs continentales, ne devrait pas être de mise face aux Mourabitounes. Et pour cause, si les Mauritaniens sont montés en puissance au cours des cinq dernières années, ils ne constituent pas pour l'heure des foudres de guerre à même « d'effrayer » une équipe du calibre des Etalons.

Les esprits chagrins et persifleurs pourraient opiner sur le fait que l'on pouvait dire la même chose du Cap-Vert avant son exploit face au Ghana, mais ce serait oublier qu'à la différence de notre adversaire d'aujourd'hui, les Cap-verdiens traînent leur bosse dans la CAN depuis 2012, avec pratiquement la même composition d'équipe. Ce n'est pas pour rien que les Requins bleus nous ont fait des misères lors des éliminatoires, et, si les dieux du foot sont avec eux, ils ont la carrure nécessaire pour prétendre aux quarts de finale, sauf en cas d'explosion en plein vol. Et puis, notre récente préparation contre la Mauritanie a dû certainement donner des certitudes au coach, si tant est qu'il a insisté pour le jouer en sachant que nous étions dans le même groupe.

Seule la victoire comptera donc pour l'ensemble des supporters, tout autre résultat s'apparentant à un semi-échec en cas de nul ou une bérézina si défaite il y a, ce qu'à dieu ne plaise. Le coach l'a dit lui-même, la préparation à Dubaï a porté des fruits et cet optimisme devra se traduire sur le terrain dès l'entame du match, en jouant en possession haute. C'est vrai qu'on n'aborde pas un match de CAN comme si on allait à un dîner dansant d'une part et que le jeu de transition rapide figure dans l'ADN des Etalons mais, l'audace doit être la vertu principale de tous les conquérants. Aux Etalons donc de vaincre le signe indien naissant pour s'ouvrir un boulevard vers le graal. Que la chevauchée triomphale commence donc.

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