Burkina Faso: Eau minérale Yeelba - Un produit certifié à la norme qualité « NBF »

12 Janvier 2024

L'eau minérale Yeelba est certifiée à la norme nationale qualité « NBF ». Elle est produite et distribuée par la Société Vandim SARL, une entreprise agroalimentaire qui fait également dans la production industrielle du biscuit, du piment, et bientôt de la pâte d'arachide et d'autres produits agroalimentaires à base de matières locales. Le journal de tous les Burkinabè, Sidwaya, est allé à la découverte de ce complexe agroalimentaire qui fait de l'investissement dans la qualité sa priorité.

« Notre eau est purement naturelle. Aucun produit chimique n'intervient dans notre processus de production », confie Abdoulaye Zango, le chef d'usine de l'unité industrielle de production « Eau Yeelba », située dans la commune rurale de Pabré, à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou. Nous sommes très exigeants sur la qualité de l'eau minérale produite sous la marque Yeelba ; nous utilisons une chaine d'équipements automatique de dernière génération en matière de fabrication d'eau minérale, ajoute-t-il. La salle de production, d'environ 1750 m2 et aérée, impressionne par l'agencement des technologies modernes qui y sont installées mais aussi par la propreté saisissante des lieux.

Avant d'arriver à la salle de production, il faut d'abord un lavage des mains à l'entrée, ensuite dans une première salle où on abandonne tous ses effets, chaussures, ensuite, la salle de désinfection, le vestiaire (femmes et hommes), encore le lavage et enfin un contrôle de la température. La salle de traitement de l'eau est située au fonds de la salle de production. L'eau extraite des entrailles du sol y arrive par canalisation souterraine. « Sur programmation, les machines procèdent au traitement de l'eau.

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Elles réduisent les quantités de sodium, de magnésium, de calcium, etc., quand elles sont de trop ; pour enfin nous donner l'eau répondant aux normes. Ce travail de rééquilibrage des éléments entrant dans la composition de l'eau est automatique. Il n'y a rien de chimique. Les machines extraient tout ce qui est nocif», explique le fondateur de l'usine Yeelba, Souleyman, Kinda. Par canalisation, ces mauvaises eaux sont versées dans un bassin hors de l'usine ; elles sont utilisées pour arroser les arbres et le jardin de l'entreprise.

Situé à l'autre bout, le magasin s'ouvre sur la salle de production par sa petite porte. Dans un rangement ordonné, y sont stockés les différents emballages d'eau Yeelba : les bouteilles de 1,5 litre, 0,5 litre et 0,25 litre, les bonbonnes de 19 litres et les sachets de 0,5 litre et 0,25 litre. L'attachement du premier responsable de cette unité à la démarche qualité l'a amené à doter l'usine de son propre laboratoire de microbiologie, dirigé par un laborantin. A toutes les étapes de production de l'eau minérale Yeelba, des prélèvements sont effectués et analysés au laboratoire.

En sus de ces contrôles internes, l'usine est soumise aux contrôles sanitaires externes réguliers du laboratoire national de santé publique (devenu l'Agence nationale de sécurité alimentaire, de l'environnement, de l'alimentation et du travail-ANSSEAT) sur l'eau de forage et l'eau conditionnée Yeelba préemballée avec lequel l'entreprise a signé une convention de contrôle de la qualité. « Depuis 2011, l'année de création de l'entreprise, nous n'avons jamais eu de problème avec le laboratoire national de santé publique », se réjouit M. Kinda. Et dans sa quête permanente de la qualité, les eaux Yeelba sont certifiées à la norme nationale qualité « NBF » délivrée par l'Agence Burkinabè de normalisation, de la métrologie et de la qualité (ABNORM) depuis cinq ans.

Le personnel au coeur de la démarché qualité

Pour obtenir cette certification qualité, il y a des principes et règles d'hygiène et d'assainissement à observer à tous les maillons de la chaine productive, qu'il s'agisse du mode opératoire de lave-main, du nettoyage et désinfection des équipements de production, du rappel des exigences concernant les locaux et les installations destinés à la production de l'eau minérale. Le tout consigné dans un manuel de qualité.

Les employés sont au coeur de notre dispositif de la démarche qualité de l'entreprise. Ils sont sensibilisés et formés au respect des normes et exigences qualité dans l'accomplissement de leurs tâches quotidiennes ; et tout commence par la propreté individuelle et collective, souligne le chef d'usine de Yeeba. Grâce à cette appropriation collective de la démarche qualité, chaque année Yeelba parvient à renouveler sans soucis sa certification qualité à la norme NBF. Outre les grossistes, les boutiques, les supermarchés, les particuliers, les restaurants, l'eau Yeelba, grâce à sa qualité, est écoulé auprès d'institutions internationales, de grandes entreprises.

« Nous sommes fournisseurs de l'UEMOA, de la direction générale de l'eau potable du ministère de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement, de certaines sociétés minières, de Vivo-Energie, etc. », se satisfait Souleymane Kinda, qui précise que l'investissement dans la certification qualité répond à la volonté de l'entreprise de mettre sur le marché des produits de qualité qui protègent les consommateurs. « Personnellement, dans ma vie j'aime la qualité. Sans la qualité, il n'y a pas de vie. Notre slogan, c'est la qualité pour toujours. Je suis moi-même le premier client de mon entreprise, car je consomme beaucoup l'eau », fait-il savoir. Cet engagement pour la qualité a valu à Yeelba eau minérale de remporter le prix de la maitrise de la qualité de l'ABNORM en 2022.

Selon l'ABNORM, Yeelba est la deuxième eau minérale à être certifié à la norme nationale NBF, parmi les trois eaux minérales certifiées, sur les 334 unités de production d'eau minérale, en règle vis-à-vis du décret de 2015 régulant les unités d'ensachage selon les statistiques du ministère en charge du commerce, que compte le Burkina Faso. Et cette certification confère que le dispositif du système qualité en matière de production de l'entreprise yeelba est conforme aux exigences du référentiel de certification.

« En d'autres termes, cela veut dire que la main d'oeuvre, le matériel et équipement de transformation, le processus de production, le milieu, l'environnement de travail, l'eau à la source, les analyses de sol, la documentation sur le processus, les procédés de Yeelba sont conformes ; mais aussi que les analyses des eaux finies de l'entreprise Yeelba sont conformes aux normes de spécifications des eaux minérales préemballées», précise le chef de service certification de ABNORM, Alain Gustave Yaguibou. Pour lui, la certification va au-delà des, de l'inspection et des contrôles réglementaires, pour prendre en compte un ensemble d'aspects en amont en aval et qui garantissent la qualité. Et l'eau étant une denrée de grande consommation, il est souhaitable que l'Etat envisage de rendre obligatoire la certification qualité pour toutes les unités de production d'eau minérale, mais aussi pour les produits tels les huiles alimentaires, les aliments pour enfants, afin de protéger les consommateurs, comme cela se fait dans certains pays, suggère M. Yaguibou.

Une entreprise respectueuse des normes environnementales

Outre le respect des normes qualités, Yeelba est une entreprise écocitoyenne, respectueuse de l'environnement et partisane d'une production durable. Aux alentours, son premier responsable y a érigé une mini forêt régénératrice de la biodiversité sur un domaine d'un hectare. Arbres fruitiers et non fruitiers comme le moringa, le karité, le tamarinier, le prunier, le manguier le jujubier, la pompe du sahel, l'oranger, le goyavier, le bananier, le papayer, se côtoient et offrent un microclimat agréable. « A travers cette forêt, nous participe à la préservation de l'environnement.

Ces arbres contribuent à capter le CO2, donc à lutter contre le réchauffement climatique. J'aime la nature. Vous voyez ce jujubier commence à obstruer le passage mais les employés ne le coupent, parce qu'ils connaissent ma passation pour les arbres ; ils savent s'ils le coupent je vais me plaindre », rigole M. Kinda. Dans cette même dynamique d'assurer la durabilité de son système de production, une partie de l'usine est alimentée en énergie solaire grâce des plaques solaires fixés sur le toit du bâtiment abritant l'unité.

Pour le directeur général de l'eau potable au ministère de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement, Seydou Sana, Yeelba est une entreprise qui est respectueuse des normes des normes environnementales en matière d'eau production d'eau minérale. « Le promoteur nous a approché dès le début pour solliciter notre accompagnement. Yeelba est une entreprise qui respecte le dispositif institutionnel et règlementaire en matière de production d'eau minérale. Elle nous écoute, nous demande des conseils et les met en application afin que tout ce qu'elle entreprend soit en phase avec la règlementation et l'évolution », soutient-il.

Le dispositif de traitement de traitement de l'eau de dernière génération dont dispose Yeelba n'est pas ce qu'on a l'habitude voir dans les autres unités, ajoute-t-il. « Ce n'est pour faire sa publicité, mais poiur des malades qui ont besoin d'une certaine qualité d'eau prescrite par leur médecin, yeelba a des équipements qui permettent de calibrer l'eau correspondant aux éléments constitutifs prescrits et qui traitent leur mal. J'ai vu des gens qui avaient des problèmes de colopathie qui ont fait recours à Yeelba », indique M. Sana.

Il se réjouit de voir que, Yeelba, non seulement respect le périmètre immédiat de la source d'eau mais surtout le périmètre rapproché, en y plantant beaucoup d'arbres ; et cela constitue un moyen de préservation de la ressource contre les polluants qui peuvent à un certain moment altérer la qualité de l'eau. En plus, Yeelba fait partie des deux premières unités de production d'eau minérale du Burkina Faso à utiliser les sachets biodégradables et les languettes, ajoute le directeur général de l'eau potable.

L'eau minérale Yeelba est produite et distribuée par Société Sandim SARL, une entreprise agroalimentaire. En pus de l'eau, Sandim SARL produit et commercialise du pain, du biscuit et du piment en poudre naturel, qui ne sont pas encore certifiés à la norme NBF, mais dont le processus de fabrication obéit à la démarche qualité, souligne M. Kinda. Elle offre trois types de biscuits, produits à base de farine de blé. Il s'agit du biscuit salé, sucré et du biscuit coco-lait, sur le marché national.

Mettre en place un mécanisme incitatif à la certification qualité

Quant au piment transformé conditionné des sachets de 10 g et emballé par lot de 25, il est commercialisé essentiellement au Ghana et aux Etats-Unis. « Lorsque nous commencions sa transformation, nous avons rencontré un ghanéen qui a prélevé un échantillon pour des analyses dans son pays et aux Etats-Unis d'Amérique. Depuis, après les résultats concluants, c'est lui qui vient prendre toute notre production qu'il écoule sur les marchés ghanéen et américain », explique le fondateur de Vandim. Et lorsque l'entreprise s'apprêtait à affronter le marché national, la crise sécuritaire que connait le Burkina Faso s'y est invité. Difficile d'avoir accès la matière première. Mais pour remédier à cette situation, l'entreprise va s'engager dans la culture du piment afin d'assurer la continuité de la fabrication et répondre à la demande.

En effet, comme nombre de secteurs d'activités économiques, l'insécurité a impacté la productivité de Vandim. Son chiffre d'affaires a baissé de plus de la moitié. Malgré tout, l'entreprise se veut résiliente, participe à manière au développement socioéconomique du Burkina Faso. Elle emploie une cinquante de personnes permanentes et non permanentes. Sandrine Ouédraogo est la secrétaire-comptable de Vandim depuis 2019. Elle ne cache pas sa satisfaction d'être de cette société où règne un climat social convivial et où elle ne se plaint pas sur le plan salarial. « Tout se passe bien au sein de l'entreprise. Il y a l'entente et la solidarité entre le personnel. Et surtout, nous avons un patron très sympa qui ne met pas de barrière entre nous », confie-t-elle. Le Chef d'usine, M. Zango, qui travaille à Yeelba depuis 2011, partage les mêmes sentiments de joie et de fierté d'appartenir à la famille Vandim.

Mme Ouédraogo salut l'initiative de M. Kinda de créer une entreprise qui, non seulement met à la disposition des consommateurs des produits de qualité, mais aussi contribue à l'employabilité des jeunes et des femmes, au développement socioéconomique de la commune de Pabré, et partant de tout le Burkina Faso.

Pour le patron de la Société Vandim, la faible consommation des produits locaux made in Burkina constitue l'une des contraintes du développement du secteur agroalimentaire au pays des Hommes intègres. « Les gens préfèrent payer des produits importés moins chers alors qu'ils ne savent même pas dans quelles conditions, ils ont été fabriqués. C'est en consommant local, que l'on soutient la production locale », souligne-t-il.

Cependant, il reconnait et salue la nouvelle dynamique en matière de patriotisme économique qui a cours aujourd'hui. « Notre souhait est que la paix revienne afin que les affaires puissent reprendre. Car, avec la crise sécuritaire, nous avons perdu beaucoup de clients. Nous avons des clients un peu partout, à Dori, à Djibo, etc. Certaines mines qui étaient nos clients ont fermé. La paix est en train de revenir. Je suis convaincu qu'avec ce retour de lapaix, nous allons faire de bonnes affaires. Car, il y a un certain patriotisme économique qui monte, et cela est encourageant. Nous souhaitons que d'ici l'année prochaine, les Burkinabè puissent aller à Djibo, à Dori, partout où ils veulent », espère-t-il.

Au Ministère du Développement Industriel, du Commerce, de l'Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises dont relève l'ABORNOM, le fondateur de Yeelba l'invite à d e doter d'une politique incitative à l'investissement dans la certification qualité. « Lorsqu'une entreprise burkinabè se bat pour obtenir la certification à la norme nationale qualité « NBF », c'est-à-dire, pour être en phase avec la politique sectorielle dudit ministère en matière de qualité, la moindre des choses pour ce département, à commencer le ministre et ses directeurs généraux, est de consommer les produits certifiés de cette entreprise pour l'encourager à rester dans la certification qualité. Cela a l'avantage de pousser les autres entreprises à aller à la certification qualité», conclut M. Kinda.

 

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