Madagascar: Agro-Écologie - Privilégier la qualité à la quantité des semences

Rome ne s'est pas faite en un jour. Aussi, la production de semences ne se fait-elle pas non plus en l'espace de quelques mois.

Depuis maintenant quelques années, la filière semencière commence à gagner en bouffée d'air frais. D'ailleurs, il s'agit d'un secteur d'activité en plein essor chez qui certains voient un possible moyen de générer des revenus. Florient, fondateur de la société

« semences Madagascar » s'est lancé dans le domaine de la recherche et de la commercialisation des semences voilà de cela quelques années. Il est un étranger possédant une ferme à une quinzaine de kilomètres d'Antananarivo, près d'Imerintsiatosika. Ayant suivi des études en France dans le domaine de la botanique et de l'écologie tropicale avant d'arriver dans la Grande île pour faire ses recherches et commercialiser des variétés de semences à destination des agriculteurs malgaches.

Il privilégie la qualité des semences à la quantité, quitte à dépenser des années de recherches sur une variété.

« J'ai plusieurs phases de sélection et les premières phases peuvent durer jusqu'à huit cycles. Je n'utilise pas des pesticides, ce qui veut dire que les plantes les plus faibles, ne résistant pas à la maladie et autres aléas, vont mourir et n'auront pas de descendance [...] tandis que les plus résistantes vont être sélectionnées par la suite et petit à petit nous allons avoir des plantes plus rustiques », explique-t-il.

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Commencer petit

Des variétés de tomates, de pois de cap, de haricots rouges ou de piments, il en existe une dizaine toutes aussi prisées les unes que les autres et, cerise sur le gâteau, la clientèle ne semble pas réticente face aux prix des semences relativement plus élevés par rapport à ceux des autres vendeurs. « On a une grosse clientèle à Tana mais nous voulons toucher un peu plus aussi les paysans.

Donc, nous devrions envisager des prix moins chers sur le marché. Mais pour l'instant, nos prix sont un peu plus élevés par rapport aux autres vendeurs de semences vu qu'on travaille surtout sur la durée qui peut aller jusqu'à huit ans pour produire des variétés de semences assez rustiques », évoque-t-il. Il est plus facile de commencer petit si l'on veut se lancer dans le domaine de l'agriculture, mais aussi celui de l'agribusiness.

D'ailleurs, il est plus facile de commencer avec une surface de quelques mètres carrés qu'avec une grosse superficie sans avoir un rendement conséquent. D'autres spécialistes préconisent aussi l'augmentation de l'utilisation d'engrais biologiques pour booster la productivité agricole et ce, à toutes les échelles, allant du paysan producteur à l'agriculture en général dans la Grande île. Arsène Jules Randrianariveloseheno, directeur de l'école supérieure des sciences agronomiques de l'Université d'Antananarivo avait expliqué qu'il n'y a pas besoin de chercher bien loin.

Il suffirait de regarder par terre, constater les milliers de tonnes de déchets que produit la capitale pour pouvoir en faire quelque-chose, comme du compost par exemple. « La capitale à elle seule peut produire jusqu'à mille tonnes d'ordures par jour dont presque la moitié sont des déchets organiques pouvant être réutilisés en compost », a-t-il expliqué. Si, actuellement, la moyenne de l'utilisation d'engrais à l'hectare n'excède guère les 8 à 10 kilos, pour d'autres pays développés, l'utilisation d'engrais est à profusion. Cela peut aller jusqu'à 50 kilos par hectare.

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