Sauf chamboulement de programme, la nouvelle équipe gouvernementale sera présentée officiellement en fin de semaine. Dans une idée de professionnalisation du recrutement, les nominations seront précédées d'entretiens et de tests d'évaluation.
Le compte à rebours est enclenché. Les informations sur l'architecture et la présentation du nouveau gouvernement commencent à se préciser. S'agissant de l'officialisation de la nouvelle équipe, les noms et le visage de ceux qui la composeront sont attendus pour la fin de semaine.
De sources avisées, la procédure de sélection des ministres entre dans sa dernière ligne droite. Sauf changement, Christian Ntsay, Premier ministre, présentera à Andry Rajoelina, président de la République, la liste des présélectionnés demain. Comme le veut la Constitution, "sur proposition du Premier ministre, il [le Président] nomme les membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions". Ce sera une équipe de l'Exécutif au complet donc qui prendra en main les affaires nationales à partir de la semaine prochaine.
"Le tandem Rajoelina-Ntsay n'a pas de temps à perdre. Il entend se mettre au travail le plus rapidement possible. Le Premier ministre Ntsay présentera la liste des ministres de son prochain gouvernement, pour validation, au président Rajoelina. Lequel annoncera les noms retenus au plus tard en fin de semaine", affirme une des sources contactées. Elle ajoute, néanmoins, que "conformément aux directives présidentielles, les candidats aux postes de ministres seront soumis à une batterie d'épreuves et de tests".
Exemplarité
Dans l'allocution qu'il a prononcée durant la nomination du chef du gouvernement, à Iavoloha, jeudi, Andry Rajoelina a indiqué que le test sert à évaluer si le postulant à être ministre dispose réellement des compétences nécessaires à la fonction à laquelle il aspire. "Ils seront évalués par un panel d'experts. Le but n'est pas de dénicher la perle rare, mais de professionnaliser le processus de recrutement", est l'explication de la mise en place de ces étapes de sélection.
L'idée derrière la mise en place de tests préalables à la nomination des ministres est aussi, "de rappeler qu'au-delà de leur mission administrative, les ministres jouent un rôle politique, non pas au sens de politique politicienne, mais au sens de protagonistes proactifs dans la mise en oeuvre de la politique générale de l'État". Outre le test d'évaluation, le président de la République a ajouté, dans son allocution de jeudi, que préalablement à leur entrée en fonction, chaque membre du gouvernement devra "prêter serment".
Il s'agira d'un serment d'intégrité et de droiture. À s'en tenir au discours présidentiel de jeudi, toujours, la prestation de serment s'accompagnera de la signature d'un engagement écrit devant la Nation. Lorsqu'il a annoncé la reconduction de Christian Ntsay au poste de Premier ministre, le locataire d'Iavoloha a souligné qu'à ses yeux, "la loyauté" est une valeur importante. "Toutefois, une loyauté à toute épreuve et un parcours académique brillant ne suffisent plus pour être ministre", souligne une des sources.
L'exemplarité et la probité sont également des points cruciaux pour être sélectionné à siéger au sein du gouvernement, selon les explications. Des critères également mis en exergue par Andry Rajoelina, jeudi, à Iavoloha. "À juste titre, le président de la République veut s'entourer de personnes dynamiques, dotées d'une forte personnalité, pétries de patriotisme, aptes au leadership et désireuses de servir le peuple", affirme une voix au sein du camp présidentiel.
Cette source avance, du reste, que le chef de l'État "entend mettre en place une culture orientée vers le résultat. Une exigence en cohérence avec les principes du service public. En d'autres termes, les membres du gouvernement devront être à même d'atteindre des objectifs qualitatifs et quantitatifs, servant l'intérêt général, à court et moyen terme". À l'entendre, cette rigueur dans la sélection des ministres prévaudra également dans le recrutement des hauts responsables qui s'ensuivra, comme les secrétaires généraux et directeurs des ministères.
"Cette démarche s'inscrit dans une approche progressiste et est une confirmation de la volonté présidentielle de poursuivre la modernisation de l'administration publique, ainsi que la mise en place de la bonne gouvernance", assure-t-elle. S'agissant de l'architecture du futur gouvernement, par ailleurs, toujours dans cette optique d'efficacité et de résultat rapide, "des secrétariats d'État seront mis en place afin d'alléger la charge de travail de quelques ministères". Verdict à la fin de cette semaine.
