Malgré l'atmosphère pesante de ces derniers jours en matière politique, et surtout l'inflation galopante ou la cherté de la vie, la nuit de la Saint-Sylvestre a été célébrée dans l'allégresse dans la capitale du Nord.

A première vue, les effets de la crise persistante, ou autres soucis quotidiens sont temporairement tombés aux oubliettes, laissant la place à une nuit de fête.

Certes, les prévisionnistes de la météo avaient dit qu'il tomberait de véritables « hallebardes » pendant le dernier jour de l'année 2023, mais finalement, ce n'était pas aussi catastrophique qu'on l'avait craint. Dame pluie n'était au rendez-vous que dans l'après-midi. Les trombes d'eau étaient tombées vers 15 heures mais ne duraient qu'un tour d'horloge. Une situation qui a soulagé les ravissantes créatures antsiranaises qui avaient un grand souci à cause de leur coiffure qui pouvait être bousculée par les caprices de la météo.

Dès le début de l'après-midi, les différents hôtels, espaces et cabarets de la ville se préparaient à accueillir leurs convives. À cette heure, il n'y avait pas encore grand monde dans les temples de la gastronomie de la ville, comme Gastro Pizza, Mouna glace, Amical... Les épiceries de quartier étaient les premières à être assaillies par une foule bruyante et sympathique venue acheter boissons et « amuse-bouche » de toutes sortes.

Comme à l'accoutumée, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, chacun était libre de choisir son endroit idéal pour passer la fête. Pour enterrer l'année passée et pour accueillir le Nouvel An, une grande partie des Antsiranais remplissent les discothèques, les bars et les resto- cabarets jusqu'à l'aube ayant comme un seul menu la « fête du

salegy ». Mais cela n'empêche pas les autres de se défouler avec des amis. Dans les quartiers, ceux qui n'ont pas les moyens de payer les prix d'entrée qui varient entre 50 000 et 150 000ariary ont rivalisé d'idées simples mais conviviales rassemblant les amis , voisins devant leur devanture. Un simple matériel de sonorisation leur a permis de danser jusqu'à l'aube, sans oublier quelques bouteilles de bière ou de boissons sucrées.

Véritable liesse

Sur la rue Colbert, on se serait cru comme en plein jour avec les piétons réveillonneurs se tenant par la main qui ont inondé ce territoire des grandes boîtes de nuit de la ville en l'occurrence le Nouvel Hôtel, Etincelle, Boite Noire ou autres Tout s'est passé comme en plein jour. On sentait une joie sincère d'être là.

Dans les restaurants en ville ou hors de la ville, des artistes régionaux ont animé la soirée jusqu'au bout de la nuit. Citons entre autres, Zandry Ahmed qui s'est produit au Foyer Secren, Mercenaire à l'Ankarana -annexe.. L'ambiance était au rendez-vous partout, surtout avec la formule DJ.

Ainsi, la soirée de la Saint-Sylvestre a été marquée par un début timide, mais les réveillonneurs, à majorité jeunes, ont commencé à inonder les rues à partir de 22h 00 et se sont dirigés vers l' endroit historique rue Colbert. Tandis que les gens aisés ont commencé à affluer dans les restaurants vers 20h.

D'autres ont passé la nuit du 31 décembre 2023 au temple ou à l'église pour une nuit de prière et de recueillement.

Comme ailleurs, le passage de l'année 2023 à 2024 dans la capitale du Nord a aussi laissé de mauvais souvenirs. À 00h32 du Nouvel An, cinq jeunes garçons ont passé le premier jour au violon du commissariat de police d'Antsiranana. Ils ont été arrêtés parce qu'ils avaient semé le trouble en jetant des pierres et des bâtons devant le jardin Pergola.

À minuit, il fallait aller sur toutes les rues de la ville d'Antsiranana pour se rendre compte de ce qu'est une véritable liesse. En l'espace d'une demi-heure, on aurait cru que le tout Antsiranana s'était donné rendez-vous sur l'immense place de l'Hôtel de ville et la fameuse rue Colbert envahies par des cris et des hurlements de joie. Plusieurs véhicules remplis de passagers venant de tous les quartiers, ont défilé dans les rues en criant bonne année.

Concert de klaxons, embrassades entre inconnus, cortèges de voiture, voilà les ingrédients d'une fête comme les Antsiranais les aiment.

Le sens de la fête était bien là.

Sous l'eau

L'année 2024 a débuté sous un temps perturbé. La pluie était au rendez-vous et a gâché les programmes des gens qui, selon leur tradition, sont habitués à sortir de leurs foyers respectifs pour visiter les familles et proches . Dès le début de l'après-midi, la pluie ne cessait de tomber et ne s'est arrêtée que vers 18h30. Les plus malheureux sont les photographes qui espéraient faire de bonnes affaires. Et les plus heureux sont les chauffeurs des taxi-bajaj qui ont su profiter de l'occasion pour ramasser des 1 000 ariary par passager qui sont obligés de prendre ce moyen de locomotion.