Madagascar: Gouvernement - De l'expérience et du sang neuf

Une équipe de vingt-sept ministres et de neuf secrétaires d'État à nommer prochainement, composent le nouveau gouvernement.

Des personnalités connues, mais aussi de nouvelles têtes qui, en somme, connaissent leur département respectif, composent l'équipe.

Une valorisation de l'expérience et une mise en avant de la jeunesse. C'est ainsi que Andry Rajoelina, président de la République, décrit la nouvelle équipe gouvernementale présentée, hier, au palais d'État d'Iavoloha. Un cabinet réduit à vingt-sept départements, dont douze nouveaux entrants.

À première vue, les nouveaux ministres sous la houlette de Christian Ntsay, Premier ministre, conjuguent expérience et sang neuf. D'emblée, un fait est frappant. La quasi-totalité des ministres est blindée de diplômes. Un brillant parcours académique et la compétence étant parmi les conditions posées pour être nommés. Tous se sont fait un nom, dans leur domaine respectif. Bien connaître les secteurs d'action du portefeuille qui lui est confié est, justement, un autre critère de sélection.

Dans le volet expérience, même les nouveaux entrants ont un riche parcours dans leur domaine respectif. C'est le cas, par exemple, du général Lala Monja Delphin Sahivelo, ministre des Forces armées. Avant cette entrée au gouvernement, il était le chef d'État-major des armées (CEMA). Pareillement pour le contrôleur général de police Herilala Rakotoarimanana, nouveau ministre de la Sécurité publique. Il a été à la tête de plusieurs directions au sein de ce département, dont celle de la lutte contre la corruption et la discipline.

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Toujours sur le champ de l'expérience, il y a l'exemple de Rakotoarisolo Suzelin Ratohiarijaona, ministre de l'Agriculture et de l'élevage. Il a déjà été le secrétaire général de ce ministère. Le docteur Andriamanantena Razafiarison, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a été précédemment, le président de l'Université de Toliara. Olivier Jean-Baptiste, ministre de l'Energie et des hydrocarbures, n'est également pas un novice du dossier.

La bonne personne à la bonne place

Avant d'entrer au gouvernement, le ministre Jean-Baptiste était le directeur de l'Office malgache des hydrocarbures (OMH). Avec la nomination de Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, et Max Fontaine, ministre de l'Environnement et du développement durable qui ont des parcours bien fournis dans leur domaine de prédilection, l'accent est aussi mis sur la responsabilisation des jeunes.

La ministre des Affaires étrangères a été directrice de l'expansion économique au sein de son département. Âgé de 28 ans, le ministre de l'Environnement et du développement durable est le benjamin de la team Ntsay. Il est entrepreneur social dans le domaine de l'écologie et du développement durable. L'administration Rajoelina continue, visiblement, de miser sur l'engagement de la jeunesse dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Marie Orléa Vina, précédente titulaire du poste, avait 27 ans, lors de sa nomination.

Mettant l'accent sur les différentes étapes de sélection, le président de la République avait l'expression, "la bonne personne à la bonne place", pour bétonner le choix des ministres nommés ou reconduits. Le chef de l'État rappelle que les membres du nouveau cabinet Ntsay, sont passés par des tests psychométriques et un grand oral, entre autres. Il ajoute qu'ils ont, également, mis par écrit leur programme d'action relatif à leur ministère respectif. Andry Rajoelina prévient, cependant, qu'être nommé ministre n'est pas une finalité.

"C'est à partir de votre nomination que commence le travail et les défis", soutient-il en ajoutant, "mon souhait est que vous marquiez l'histoire de votre département respectif en y impulsant un changement majeur et en développant les secteurs concernés". Des résultats rapides et quantifiables sont exigés de chaque ministre. Comme voulu par le locataire d'Iavoloha, tous les membres de la team Ntsay a prêté serment devant la nation, à cet effet, juste après leur nomination. Sans quoi, ils devront démissionner.

Les ministres ont également fait le serment d'agir en toute droiture et dans la probité. Et s'engagent à se soumettre aux sanctions légales en cas de manquement à ces préceptes. Selon le Président, la mise en place de nouveau gouvernement "marque l'ouverture d'une nouvelle page dans la conduite des affaires étatiques". De prime abord, les critères politiques se trouvent au bas de la liste des critères posés pour la sélection des ministres.

Dans l'ensemble, le nouveau cabinet conduit par Christian Ntsay est plutôt technique. Cette technocratie est, néanmoins, saupoudrée de quelques notes politiques. La nomination de Naina Andriantsitohaina, ministre de la Décentralisation et de l'Aménagement du territoire, par exemple, tend vers cet angle. Le désormais ancien maire d'Antananarivo a été un des fers de lance de la campagne de Andry Rajoelina. Il a été aux manettes de la plateforme UPAR.

Mettre sous sa houlette le département de la Décentralisation, auparavant rattaché au ministère de l'Intérieur, pourrait impliquer plus d'engagement politique dans les relations entre l'État et les responsables des collectivités décentralisés que sont les gouverneurs et surtout, les maires.

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