Le Conseil constitutionnel a validé la candidature du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade à la présidentielle du 25 février. Mais un autre candidat, Thierno Alassane Sall, estime qu'il l'a fait à tort car, selon lui, son adversaire n'a pas renoncé à sa nationalité française.
Alors que les candidats à la présidentielle avaient jusqu'à ce mardi soir pour déposer leur réclamation devant le Conseil constitutionnel, une polémique ancienne sur la possible binationalité du candidat Karim Wade vient de ressurgir. C'est un prérequis indiqué par la Constitution sénégalaise : selon l'article 28, « tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise ».
Or, né d'une mère française, le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) a longtemps été binational. L'est-il encore ? Non, répondent les cadres du parti de Karim Wade, qui a fourni une attestation en ce sens, validée par le Conseil constitutionnel.
« Une question de principe »
Mais le fait que Karim Wade soit encore à ce jour inscrit sur le fichier électoral dans la commune de Versailles en France a remis de l'eau au moulin de la polémique. Et c'est le principal argument du candidat Thierno Alassane Sall pour justifier sa réclamation auprès du Conseil des Sages. « C'est une question de principe. Ça n'a rien de personnel », se justifie ce dernier, alors qu'il a formellement demandé au Conseil constitutionnel de réexaminer la validité de la candidature de Karim Wade à la lumière de ce statut d'électeur en France, réservé aux Français.
Dans la soirée, Karim Wade s'est finalement exprimé sur ce sujet via le réseau social X (anciennement Twitter). Le candidat a affirmé que son mandataire avait déposé auprès du Conseil constitutionnel la copie de la preuve attestant de sa perte de la nationalité française.
Le Conseil constitutionnel n'a plus que trois jours pour statuer sur cette question comme sur l'ensemble des réclamations qui lui ont été soumises.