À quelques heures du deuxième match de la Côte d'Ivoire, l'ancien joueur des Éléphants Salomon Kalou, vainqueur de la CAN 2015, est revenu pour RFI sur les débuts de la sélection ivoirienne dans cette CAN 2024 et la fierté de tout un pays d'accueillir la compétition.
RFI : Après ce que vous avez vu du match d'ouverture de la Côte d'Ivoire, est-ce que vous pensez que les Éléphants ont des chances d'aller loin dans cette CAN 2024 ?
Salomon Kalou : De mon expérience, chaque match a sa vérité. Le match de samedi ne reflète pas forcément le niveau des Éléphants. C'est leur premier match, attendons qu'ils rentrent bien dans la compétition. Le plus important, c'est qu'ils continuent la compétition sans pression. Il faut préparer au mieux le match de jeudi contre le Nigeria car c'est la rencontre phare du groupe.
Pour les Éléphants quelle différence cela fait-il de pouvoir jouer à domicile ?
Cela fait longtemps que la Côte d'Ivoire voulait accueillir la Coupe d'Afrique des nations (la dernière CAN organisée par la Côte d'Ivoire remonte à 1984, Ndlr). En tant que joueur je n'ai pas eu la chance de jouer cette compétition à domicile. C'est beaucoup de pression, mais c'est une pression positive car les joueurs jouent devant leurs familles et leurs amis. Je suis content pour cette nouvelle génération parce qu'ils vont pouvoir faire l'expérience de quelque chose d'inoubliable dans la carrière d'un footballeur.
Quels souvenirs vous évoquent cette CAN 2024 ?
Ça me rappelle beaucoup, beaucoup de souvenirs. Il y a eu des moments difficiles comme 2012 où nous perdons en finale face à la Zambie et puis il y a 2015, où nous remportons le trophée face à nos voisins ghanéens. La Coupe d'Afrique des nations est faite pour les joueurs africains et gagner un tel trophée avec son pays, ça n'a rien à voir avec gagner un trophée en club. Cela a un sens beaucoup plus fort, car cela apporte de la joie à tout un peuple. Aujourd'hui, dès que je vais quelque part les Ivoiriens me parlent à chaque fois de la victoire de 2015 car c'est quelque chose qui les a profondément marqué.
Vous qui avez déjà gagné une CAN, quel conseil vous donneriez au Éléphants pour aller au bout ?
En 2015, on a commencé difficilement. On a été accroché par le Mali, par la Guinée, on a failli perdre contre le Cameroun, mais on a réussi à atteindre la phase finale. Il faut rester concentré et garder la cohésion du groupe. C'est en ayant un bon groupe que on peut gagner ce genre de compétition parce que ça se joue au mental.
Quels sont vos cinq favoris pour le titre ?
La Côte d'Ivoire bien sûr, car c'est le pays organisateur. J'ai aussi un petit faible pour le Sénégal. L'Égypte, car à chaque CAN ils font partie des favoris. Pour les deux derniers, je dirais le Maroc pour ce qu'ils ont montré durant la Coupe du monde au Qatar et ensuite j'hésite, car à la CAN il y a toujours une surprise, ça pourrait être le Mali ou l'Algérie.
En quoi c'est important pour la Côte d'Ivoire, d'accueillir toute l'Afrique du football pendant cette CAN ?
Nous sommes un pays qui aime accueillir nos frères, nos voisins. Organiser une Coupe d'Afrique on sait que ça ramène beaucoup de monde de l'extérieur, donc le but est de montrer une bonne image de notre beau pays. Nous sommes le pays de l'hospitalité, nous avons toujours prôné ça et c'est le moment de le montrer aux yeux du monde.
Est-ce que vous avez beaucoup vu le pays changer en vue de la préparation de cette compétition ?
Oui bien sûr. Déjà, on voit l'engouement qu'il y a autour de cette CAN que ce soit au niveau des infrastructures, des routes, des restaurants, des hôtels... C'est bon pour le développement du pays, ça crée du travail et ça donne de l'espoir à la jeunesse. On est fier de de recevoir toute l'Afrique !