Touba — Le procureur auprès du tribunal d'instance de Mbacké, Seydina Diallo, a déploré, mardi, la recrudescence des cas de viol dans la ville de Touba.
"Dans notre travail, nous ne pouvons pas rester, ici à Touba, une semaine sans pour autant être saisi de cas de viol", a-t-il dit en marge d'un forum sur la campagne nationale de lutte contre les viols et la pédophilie, initiée par l'antenne régionale de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO).
"Je dis bien une semaine. Et la plupart sont des victimes mineures de moins de 13 ans ", a-t-il précisé.
Plusieurs représentants d'organismes, dont le comité départemental de la protection de l'enfance (CDPE), l'Action éducative en milieu ouvert (AEMO) ont assisté à la rencontre.
Celle-ci vise à sensibiliser sur la loi 2020-05 du 10 janvier 2020 criminalisant les actes de viol et de pédophilie.
Seydina Diallo a exhorté les parents à plus de vigilance et d'écoute, rappelant que les enfants sont souvent sous l'effet de la peur et de la menace quand ils sont victimes de viol ou de pédophilie.
La plupart de ces victimes n'ayant pas d'extraits de naissance, il est difficile d'apprécier leur âge, selon le représentant du ministère public. Il a également déploré le fait que la plupart des parents ignorent la procédure à suivre en cas de viol ou de pédophilie.
Le coordinateur régional de la RADDHO, Malick Ciré Sy, estime que la loi 2020-05 du 10 janvier 2020 "n'est pas bien comprise par la population ».
Selon lui, le choix de Touba pour l'organisation de cette rencontre n'est pas fortuit, parce que la plupart des cas de viols signalés à la RADDHO en proviennent.
Malick Ciré Sy a également plaidé pour un recrutement massif de magistrats. A l'en croire, le Sénégal a besoin de 1035 magistrats d'ici 2030.