Afrique: L'écosystème technologique africain invité à diriger la guerre de la cybersécurité

Le KNext (Kaspersky Next), le mardi 17 février 2024 à Dakar
17 Janvier 2024

L'Afrique doit s'adosser sur les acteurs de son écosystème local pour mener à bien la guerre contre les cyberattaques. C'est la conviction de Redda Ben Geloune, CEO AITEK Group qui évolue depuis 20 ans dans le secteur des Technologies en Afrique.

Il l'a exprimé le mardi 16 janvier 2024, en marge du KNext (Kaspersky Next), un événement que Bertrand Trastour, Directeur général de Kaspersky France, présente comme un pilier essentiel pour les acteurs impliqués dans le domaine de la cybersécurité.

Une matinée qui a permis de passer en revue les enjeux de ce phénomène pour l'Afrique et montrer que les guerres actuelles se mènent sur le terrain du numérique.

Malheureusement, le continent accuse un retard car faisant souvent appel à des ressources externes pour assurer sa propre défense et celle de ses actifs. Ce qui n'est pas du goût des acteurs de l'écosystème local qui prônent un changement de paradigme.

Selon M. Ben Geloune, la riposte contre ce phénomène s'impose dans la mesure où l'économie numérique et tout ce qui est dans le domaine de la cybersécurité enregistrent une croissance de 15% par an.

A titre illustratif, le Pib du Sénégal est estimé à 27 milliards de F Cfa et celui de la Côte d'Ivoire 70 milliards de F Cfa au moment où rien que le marché de la cybersécurité est évalué à 315 milliards de F Cfa.

Pour lui, les menaces sont multiples au niveau mondial où la plupart des entreprises victimes d'attaque ont fait faillite dans les six mois qui suivent l'incident.

Au Sénégal, plusieurs sites de ministère ont été victimes de cyber-attaques. C'est le même cas au Cameroun, en Côte d'Ivoire et d'autres pays africains.

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« Aujourd'hui, c'est quelque chose qui est valable dans le domaine du privé et même du public où les hackers prennent possession des données qui sont stockées dans nos data centers et demandent des rançons pour pouvoir les mettre à la disposition de nos institutions ».

Donc, pour les spécialistes de la question, le domaine de la cybersécurité nécessite aujourd'hui autant de technicités et que dans un monde où l'Afrique cherche à se défendre, il est important que les acteurs de l'écosystème s'approprient le savoir-faire et la connaissance nécessaire.

L'IA, une solution pour rattraper le retard

Malgré ce tableau sombre, l'Afrique peut s'appuyer sur ses ressources notamment la jeunesse de sa population, les infrastructures requises pour rattraper le retard.

C'est dans cette dynamique que le CEO de AITEK Group pense que l'Intelligence artificielle se positionne comme une solution parce qu'étant un levier incroyable à la disposition des Africains pour rattraper le retard.

A son avis, le continent a intérêt à s'approprier de la révolution technologique en s'adjugeant l'expertise nécessaire. « On a intérêt à s'approprier de savoir et savoir-faire et à l'implémenter pour pouvoir rattraper notre retard. Mais, il faut une véritable prise de conscience des Africains ».

Par ailleurs, il juge important que les Africains prennent conscience de l'ampleur du domaine et unissent leurs forces pour faire face.

Avant de lancer son coup de gueule : « Il faut qu'on privilégie les acteurs et les partenaires africains. Il faut arrêter d'avoir ce complexe envers les Européens et les Américains pour traiter nos problèmes. On a une expertise locale capable de le faire. Il faut qu'on s'entraide entre africain ».

Et d'attirer l'attention des observateurs sur le fait que : même Kaspersky compte en son sein des ressources humaines africaines beaucoup plus compétentes qui maitrisent l'écosystème local. Il pense qu'il est important que le tissu social privilégie cet aspect dans leur choix en mettant en avant les acteurs de nos pays.

Moussa Koïta, Responsable avant-vente, Afrique du Nord, de l'Ouest et Centrale de Kaspersky, pour sa part, pense que l'Afrique doit veiller à résoudre le gap de spécialistes en cybersécurité pour mieux mener le combat.

M. Herve Iro Mondouho, Gestionnaire de réseau territorial de Kaspersky, de son côté, estime que les entreprises africaines doivent mettre en place des programmes de sensibilisation de leur personnel sur la cybersécurité. D'autant plus que, confie-t-il, l'erreur humaine est à la base de 90% des cyber-incidents.

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