Afrique du Nord: Crise hydrique en Tunisie - L'agriculture est pénalisée...

17 Janvier 2024

La situation hydrique actuelle en Tunisie ne s'améliore pas. Le taux de remplissage des barrages au 12 janvier s'élève à 31% (200 millions de m3 en moins par rapport à l'année dernière), c'est ce que nous confirme Faouzi Zayani, expert en politique agricole et développement durable.

Avec 31 % de remplissage des barrages, l'agriculture est pénalisée : beaucoup d'agriculteurs en irrigué ne vont pas pouvoir bénéficier de l'eau des barrages pour irriguer leurs différentes cultures que ce soit les cultures maraîchères ou les arbres fruitiers. Ils vont se contenter de l'eau de pluie et ils vont bénéficier de l'eau des barrages lorsque le taux de remplissage atteint un niveau important. Par ailleurs, les cultures céréalières en irrigué ne vont pas bénéficier de l'approvisionnement de l'eau des barrages ce qui va affecter la production nationale, explique Zayani.

Et de poursuivre : la saison agricole 2023-2024 connaît une nette amélioration par rapport à l'année dernière surtout pour les agriculteurs en sec mais nous sommes toujours à la merci de nouvelles précipitations. Donc que font les agriculteurs sans approvisionnement d'eau de barrages ? Et quel avenir aux différentes cultures dépendantes de l'eau ? Toutes ces questions auxquelles il faut répondre, et trouver des solutions, doivent être débattues en tant que priorité nationale.

Investir dans l'industrie de l'eau

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Il faut redoubler d'efforts au sein du gouvernement pour trouver les financements nécessaires et les investir dans l'industrie de l'eau qui n'a pas capté l'intérêt des gouvernements précédents. Une stratégie nationale est extrêmement urgente à adopter conjointement par le parlement et par le gouvernement pour sauver le secteur agricole en entier et mettre le pays sur les rails d'un développement durable et équitable.

Selon Faouzi Zayani, la disponibilité des ressources hydriques est l'un des principaux défis à relever par l'agriculture nationale. Plusieurs pistes à investir pour trouver des solutions pertinentes à cette problématique. En effet, la question de l'eau est capitale pour l'avenir du pays en matière de développement agricole et de souveraineté alimentaire.

Le pays traverse une phase critique vu l'état des barrages. Une situation que l'on qualifie d'inquiétante et à laquelle les gouvernements, depuis la révolution, n'ont pas apporté de solutions fiables. Nous avons assisté à une mauvaise gestion des ressources en eau. Aucun programme en faveur des agriculteurs afin de mieux optimiser les ressources en eau et opter en faveur de cultures stratégiques telles que les céréales et les cultures fourragères.

La bonne gestion des ressources en eau est la première décision à prendre pour réformer le secteur céréalier dans le pays et aller vers une meilleure productivité. Une deuxième option est de s'orienter vers des solutions non traditionnelles comme le traitement des eaux que ce soit les eaux saumâtres en grande quantité au centre et dans le sud ou les eaux usées capables de fournir environ 25% des besoins en eau d'irrigation. Une troisième idée à ne pas négliger est de développer le service entretien des barrages et des réseaux d'irrigation, sources de gaspillage depuis des années

Une nouvelle piste qui a fait ses preuves : une solution durable d'économie d'eau (possibilité d'économiser jusqu'à 80% des quantités d'eau irriguées), c'est la technologie de l'hydroponie.

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