Une victoire 3-0 face à la Gambie. Début ne pouvait être mieux rêvé par le Sénégal qui ambitionne de décrocher une deuxième étoile en Côte d'Ivoire. Les «Lions» sont attendus pour monter en puissance lors de leurs prochaines sorties, notamment celle de vendredi, contre le Cameroun.
Le début de la Can n'a pas été un long fleuve tranquille pour les favoris. L'Égypte, sextuple champion d'Afrique, le Nigeria, le Ghana et l'Algérie ont connu des fortunes diverses. Tout le contraire du Sénégal qui a réussi son entrée en matière avec une belle victoire 3-0 sur la Gambie. Un succès porteur d'espoir pour la suite de la compétition si l'on sait que lors de la dernière édition, les «Lions» avaient connu des débuts laborieux contre le Zimbabwe qu'ils avaient battu difficilement (1-0, sur penalty). Face aux «Scorpions», les «Lions» ont bien maîtrisé leur sujet. Mais le tournoi ne vient que de commencer, et il leur reste deux matches très importants à livrer. Le premier sera d'une importance capitale puisque revêtant de multiples enjeux.
En effet, le Sénégal a de vieux contentieux à régler avec le Cameroun qu'il n'a plus battu en phase finale de Can depuis «Alger 90». De plus, l'équipe d'Aliou Cissé pourrait assurer sa qualification pour le tour suivant en cas de victoire. Sadio Mané et ses coéquipiers en sont conscients. Et ils ne doivent pas dormir sur leurs lauriers, surtout après leur victoire sur la Gambie. Les «Lions indomptables» tenus en échec par la Guinée (1-1) voudront rebondir et battre le Sénégal serait, pour Song et ses hommes, une bonne occasion de prouver à leurs supporters qu'ils étaient et restent de sérieux candidats dans la course au sacre.
Aliou Cissé sait que le plus difficile reste à faire. Il l'a d'ailleurs fait savoir lundi, après la victoire de son équipe contre la Gambie. «Nous sommes très satisfaits dans l'ensemble même si nous sommes conscients qu'il y a des ajustements à faire. Nous allons continuer à travailler en perspective du prochain match», avait-il déclaré. Les réalités d'aujourd'hui n'étant pas celles de demain, Aliou Cissé est attendu pour apporter les réglages nécessaires, surtout en attaque, un secteur grippé ces derniers temps. Ses joueurs sont également conscients de l'étendue de la tâche qui les attend. Le défenseur camerounais, Christopher Wooh, a lancé un avertissement aux champions d'Afrique. «Contre le Sénégal, il faudra gagner. C'est une compétition. La manière, on s'en fout tant qu'il y a les 3 points et qu'on se projette pour le prochain tour», a fait savoir le défenseur.
Pour Abdou Diallo, le Cameroun reste un géant d'Afrique. «C'est une équipe qui a de l'orgueil. Il faudra être très concentré et motivé pour gagner le match», a-t-il fait savoir. Pour les «Lions indomptables», le match contre le Sénégal sera donc décisif pour la suite de la compétition. La rencontre est prévue le vendredi 19 janvier 2024 au Stade Charles Konan Banny.
AU COEUR DE LA TANIÈRE
Légère séance des «Lions» au lendemain de victoire
L'équipe nationale du Sénégal s'est entraînée, mardi, à l'annexe du stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Un galop qui n'a concerné que les remplaçants du premier match, à l'exception de Youssouf Sabaly toujours à l'infirmerie et Cheikhou Kouyaté endeuillé. Le reste de la troupe étant resté à l'hôtel.
Pour la première fois depuis son arrivée à Yamoussoukro, Aliou Cissé a ouvert le galop d'entraînement des «Lions» à la presse. Une séance qui n'a pas ressemblé aux autres puisque seuls 14 joueurs sur les 27 y ont pris part. Il n'y a pas eu de séance de décrassage puisque les titulaires du premier match face à la Gambie sont tous restés à l'hôtel Président qui sert de «Tanière» aux «Lions». Après une petite mise en jambes et des tours de terrain, les joueurs, sous la supervision de Pape Bouna Thiaw, se sont attelés aux exercices de contrôles et de passes. Des ateliers qui sont suivis par des sorties de balle et de conservation du cuir. Au bout d'un moment, Aliou Cissé, qui semble insatisfait, interrompt les exercices pour donner ses consignes à ses poulains. Des messages qui semblent passer comme lettre à la poste car, tout de suite après, les «Lions» se sont remis dans le bain et la tête à l'endroit. Puis le groupe a été scindé en deux pour une petite opposition d'une trentaine de minutes dans un terrain réduit où Abdallah Sima s'est particulièrement régalé. Pour finir, Idrissa Gana Guèye et ses coéquipiers se sont prêtés à des exercices de gainage et des courses soutenues pour renforcer leur résistance. En procédant ainsi, le staff a sans doute voulu maintenir la forme et le niveau d'engagement de ses joueurs remplaçants pour qu'ils soient aussitôt prêts dès qu'il aura besoin d'eux.
Toujours pas rétabli, Youssouf Sabaly est resté à l'infirmerie tandis que Cheikhou Kouyaté, qui a perdu son père, est retourné au Sénégal. Vainqueurs lundi de la Gambie 3-0, les champions d'Afrique effectueront, vendredi, leur deuxième sortie. Ce sera face au Cameroun, qui a été accroché d'entrée par la Guinée (1-1) et qui a besoin de se relancer. Un duel de «Lions» qui sera très scruté par les spécialistes, mais aussi, les prétendants au titre suprême. Aliou Cissé a encore deux jours pour peaufiner ses stratégies.
Les 14 «Lions» présents, hier, au galop d'entraînement : Abdallah Sima, Cheikh Bamba Dieng, Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, Nampalys Mendy, Illiman Ndiaye, Abdoulaye Seck, Formose Mendy, Pape Matar Sarr, Pathé Ciss, Nicolas Jackson, Fodé Ballo-Touré, Idrissa Gana Guèye, Mory Diaw, Alfred Gomis.
RÉACTIONS
ABDOULAYE SECK, DÉFENSEUR DES «LIONS»
«Nous voulons tous gagner le match contre le Cameroun»
«Nous avons remporté une très belle victoire contre la Gambie. Par la grâce divine, nous sommes bien arrivés dans cette compétition, nous avons pu jouer notre premier match et nous avons eu une victoire. Nous n'allons pas nous enflammer parce que la compétition vient de démarrer. Il nous reste encore beaucoup de matches à jouer. Tout le monde connaît l'objectif du Sénégal, donc nous prendrons match par match et nous souhaitons en sortir vainqueur à chaque fois.
Nous ne suivons que les consignes du coach. Nous restons au service du coach et de l'équipe. Je pense que tout le monde est dans cet état d'esprit de suivre les consignes comme il se doit. Nous restons à la disposition du groupe et nous sommes prêts à jouer à n'importe quel poste au besoin. Le choix incombe au coach. Je suis venu en équipe nationale pour défendre les couleurs de notre pays. Je ne suis pas là pour concurrencer qui que soit. Je ne suis pas pressé. Je suis venu plusieurs fois sans jouer et je suis en train de gagner des minutes. Être champion d'Afrique est un fardeau, toutes les équipes veulent nous battre. Il faut encore redoubler d'efforts sachant tout ce qui nous attend et tout ce qui est derrière nous. Nous préparons le match contre le Cameroun comme les autres. Chaque match a sa préparation spécifique. Nous ferons ce qu'il faut avec le staff. Le Cameroun n'est pas une petite équipe. Nous voulons tous gagner ce match qui sera différent de celui que nous avons joué en amical.
Nous transmettons tous nos encouragements à Cheikhou Kouyaté qui a perdu son père. Nous prions pour le repos éternel de son âme. Que Janatoul Firdawsi soit sa demeure éternelle. Nous lui transmettons notre soutien».
ILLIMAN NDIAYE, ATTAQUANT DES «LIONS»
«Aborder le match contre le Cameroun comme une finale»
«Je suis très content, c'était ma première Coupe d'Afrique des Nations. Après, le plus important, c'est de mettre ça de côté et de se concentrer sur le terrain. L'équipe a bien joué et nous avons gagné le match. En tant que joueur offensif, je dois être décisif quand je rentre sur le terrain. Je pense qu'il nous faut approcher tous les matches de la même manière, que ce soit contre une grosse équipe ou pas. On respecte l'adversaire, on a joué contre eux depuis des années, donc on va essayer de gagner le match. On va l'aborder comme on sait le faire, marquer des buts et ne pas en prendre, c'est comme ça qu'on gagne les matches. On commence à s'adapter à la chaleur. C'est vrai qu'à 14h, il fait plus chaud, là on s'adapte pour pouvoir jouer le match. Certes, quand on gagne le premier match, on est déjà qualifié, donc voilà, le discours reste le même, toujours se concentrer et aborder le match comme une finale».
De nos envoyés spéciaux