Comores: L'ONU appelle au calme et exhorte les autorités à protéger le droit de manifester

Des Comoriens ont installé des barricades dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à Hamramba, dans le sud de Moroni, le 17 janvier 2024..
17 Janvier 2024

Alors que les tensions montent aux Comores, où des manifestations ont lieu depuis l'élection présidentielle de dimanche, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exhorté mercredi les autorités à garantir la liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement. Il a également lancé un appel à la retenue.

Plusieurs sources ont rapporté que des centaines de manifestants, principalement des jeunes, ont défilé mardi matin dans les rues de la capitale Moroni. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules.

« Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l'opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement », a déclaré M. Türk dans un communiqué de presse.

Eviter le recours à la violence

Il a également appelé les manifestants à éviter le recours à la violence. Son appel intervient après que des pillages ont été signalés à Moroni mardi, et que des bâtiments publics aient été incendiés.

« Alors que le fait de s'en prendre aux biens publics n'est pas acceptable, les autorités doivent veiller à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer à le faire librement et en toute sécurité - comme c'est leur droit », a dit le Haut-Commissaire.

Il a aussi fait part de son inquiétude concernant les informations faisant état d'arrestations et de l'utilisation de gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques. Dans l'un de ces incidents lundi, les forces de sécurité auraient utilisé des gaz lacrymogènes contre des femmes qui défilaient pacifiquement à Moheli.

Créer les conditions propices au dialogue

L'élection présidentielle de dimanche a eu lieu à la suite d'un rétrécissement de l'espace civique et démocratique pendant des semaines, avec des rapports faisant état de détentions arbitraires, de disparitions forcées présumées de détenus et d'une interdiction de facto des manifestations pacifiques et des rassemblements politiques publics depuis 2019.

Le Haut-Commissaire a appelé le gouvernement à orienter le pays vers un climat de démocratie et de pluralisme, en créant des conditions propices au dialogue et en mettant fin à toutes les violations des droits humains.

« Je suis préoccupé par la poursuite de la répression et l'absence de pluralisme aux Comores depuis plusieurs années », a déclaré M. Türk. Il a exhorté les autorités à libérer les prisonniers politiques détenus arbitrairement, à mener des enquêtes approfondies sur les violations des droits civils et politiques pendant la période préélectorale et à traduire les auteurs en justice.

« Un nouveau chapitre doit s'ouvrir pour tous les Comoriens et Comoriennes ; un chapitre fondé sur le pluralisme, la liberté d'expression, la justice et la responsabilité », a-t-il ajouté. « Autrement, la démocratie ne se réalisera jamais ».

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